Le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) a animé, le jeudi 8 février 2018, une conférence de presse sur le récent remaniement ministériel et la mise en place de l’équipe Paul Kaba Thiéba III.
Le parti majoritaire, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) se félicite du récent remaniement ministériel intervenu au Burkina Faso. Ce réaménagement témoigne, selon le MPP, de la vision prospective du chef de l’Etat qui entend ainsi renforcer la «dynamique porteuse» de «résultats concrets» dans laquelle évolue la gouvernance actuelle sous son leadership. Les responsables de la formation politique l’ont fait savoir au cours d’une conférence de presse, au siège du parti à Ouagadougou, le jeudi 8 février 2018. A l’occasion, le président par intérim du MPP, Simon Compaoré, entouré du 2e vice-président, Clément Pengdwendé Sawadogo et de Lassané Sawadogo, un autre ténor, a fustigé sans ambages les critiques de l’opposition à l’égard de la nouvelle équipe. « Ce remaniement ministériel, loin de satisfaire des critiques stériles, répond à l’impératif d’accélérer la mise en œuvre du Plan national de développement économique et social (PNDES)», a martelé Simon Compaoré qui parle d’une «équipe de combat». Le parti s’est montré reconnaissant aux ministres sortants qui ont engagé «vigoureusement» et dans «l’adversité» des grands chantiers du PNDES. «Les profonds sillons qu’ils ont tracés permettent d’envisager l’avenir avec optimisme et sérénité », a reconnu le tout-nouveau ministre d’Etat auprès de la présidence du Faso. Les journalistes ont saisi l’opportunité de cette rencontre pour soumettre leurs préoccupations en lien avec l’actualité nationale.
« Il n’est pas question de remise à plat des rémunérations »
Ainsi, sur les inquiétudes émises par certains citoyens notamment les militants de la Nouvelle Alliance du Faso (NAFA) qui craignent un procès inéquitable dans le jugement du putsch prévu le 27 février 2018, le président par intérim du MPP a donné sa lecture de la situation. «Ce ne sont pas les conditions d’un procès équitable qui inquiètent les militants de la NAFA, c’est plutôt leur propre dessein qui les inquiète car chacun sait ce qu’il a fait. Depuis que la procédure semble s’accélérer, il y a des gens qui font des pieds et des mains pour empêcher le procès de se tenir, faisant souvent dans le dilatoire», a-t-il fait savoir qualifiant les agissements de la NAFA de fuite en avant. Pourquoi avoir maintenu le Premier ministre Paul Kaba Thiéba alors que nombre de Burkinabè pariaient sur son départ ? Réagissant à cette interrogation, l’ex-patron de la sécurité burkinabè, s’est voulu court et précis : «Ce n’est pas parce que des Burkinabè ont parié sur le départ du PM que celui-ci devait partir. Cela relève du pouvoir discrétionnaire du chef de l’Etat». Et son camarade Clément Pengdwendé de renchérir affirmant qu’il n’y a pas eu d’indicateur attestant l’insatisfaction du travail fait par l’exécutif. S’agissant des changements répétitifs de ministres à la tête du département de la Culture, le parti au pouvoir dans ses réponses a botté en touche. «Chaque parti politique connaît à un moment donné de son histoire des soubresauts. Il faut donc espérer que les choses se stabilisent et permettent à l’actuel ministre d’accomplir les missions qui lui sont dévolues dans sa lettre de mission», a dit le porte-voix du MPP. Qu’en est-il de la question de la remise à plat du système de rémunération des agents publics de l’Etat après la signature de l’accord avec la coordination des syndicats de l’Education ? Dans sa réponse, Clément Sawadogo a tenu à faire une mise au point. «Le président du Faso n’a pas dit qu’on va remettre à plat les rémunérations des fonctionnaires. Mais initier un dialogue pour réfléchir au système de rémunération des agents publics, étant donné que les revendications tournent principalement autour des statuts particuliers», a-t-il dit. Et d’ajouter que le gouvernement devrait attendre les conclusions du comité de réflexions avant toute
décision.
Beyon Romain NEBIE