Le Collectif citoyen pour l’agro-écologie (CCAE) a animé une conférence de presse le 7 février 2018. Ses responsables se sont insurgés contre ceux qui plaident pour le retour du coton génétiquement modifié ou coton BT au détriment du coton conventionnel. Pour eux, le retour au coton BT n’est rien d’autre que la privatisation de l’agriculture qui aura sans doute des conséquences lourdes pour la population qui pratique en majorité l’agriculture familiale. Pour dire non aux OGM, une marche internationale sera organisée au Burkina Faso le 19 mai prochain.
Les sorties médiatiques de ceux qui plaident pour le retour au coton génétiquement modifié ou coton BT, inquiètent le Collectif citoyen pour l’agro-écologie (CCAE). Ses premiers responsables sont montés au créneau le 7 février dernier, pour dénoncer ces velléités de « privatiser l’agriculture burkinabè ». Pour eux, rien n’explique leur plaidoyer pour le retour de ce type de coton, puisque sa culture n’a fait que causer du tort au Burkina. En effet, explique Ali Tapsoba, la toxine BT est nuisible pour la santé. Elle peut contaminer le placenta des femmes, le sang de ceux qui consomment les produits tels que l’huile de coton. Elle peut même contaminer les nappes phréatiques. Pire, les tiges du coton BT ne sont même pas consommées par les termites alors que celles du coton conventionnel sont prisées par ces mêmes insectes. Sur le plan économique, le coton BT a eu des conséquences graves pour le Burkina. Le coton burkinabè qui était autrefois prisé sur le marché international, a vite été abandonné lorsque le pays s’est lancé dans la production du coton BT. Ce qui a entraîné la chute drastique du prix du coton burkinabè, puisque personne ne voulait acheter le coton made in Burkina, a expliqué Ali Tapsoba. Avec le coton conventionnel, il fallait seulement débourser entre 700 et 800 F CFA pour s’approvisionner en semences pour un hectare. Pourtant, cette même quantité de semences de coton BT coûte 28 000 F CFA aux producteurs. Pour informer l’opinion et dire non au retour du coton BT et des autres OGM, notamment la culture du niébé OGM, le collectif envisage plusieurs actions. « Nous avons prévu une marche internationale contre Monsanto le 19 mai 2018. C’est ce que nous allons faire pour rappeler aux autorités burkinabè qu’elles n’ont pas respecté notre mémorandum, pour interpeller l’opinion nationale et internationale. C’est une lutte contre les OGM et pour l’agro-écologie », a confié Ali Tapsoba, porte-parole du collectif. A l’en croire, d’autres activités sont prévues pour lutter contre le retour des OGM. Il s’agit, entre autres, de rencontres entre le Collectif citoyen pour l’agro-écologie (CCAE) et les autorités coutumières et religieuses, les parlementaires burkinabè, d’un plaidoyer pour l’adoption du crime d’écocide dans le droit international.
Issa SIGUIRE