Les conseillers municipaux de Ouahigouya et de Gourcy ont répondu à l’appel des préfets desdites communes, le dimanche 28 juillet 2013, pour élire les trois sénateurs de la région du Nord. Si à Gourcy, le scrutin s’est déroulé dans le calme, cela n’a pas été le cas à Ouahigouya où il a été émaillé de troubles causés par des individus, venus manifester contre le Sénat.
C’est à 6h précises, comme prévu, que le bureau de vote devant accueillir les conseillers municipaux de Ouahigouya dans le cadre des élections sénatoriales a ouvert ses portes. Déjà, quelques votants matinaux, formant un petit rang, s’impatientaient pour accomplir leur devoir civique. L’air détendu, ils affichaient une certaine sérénité, le tout dans une ambiance bon enfant.
Pierre Emmanuel Ouédraogo, conseiller du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), a été le tout premier à glisser son bulletin dans l’urne. Après l’avoir fait, il confie : « C’est une fierté pour moi d’avoir pu accomplir sereinement et dans le calme ce devoir de citoyen. Je suis confiant que mon parti va passer ; la victoire est un acquis ». Il a, en outre, formulé le vœu que tous les conseillers de la commune puissent participer à ce scrutin. Tout comme lui, Mariam Ouédraogo, candidate du CDP aux sénatoriales, partage les mêmes sentiments de joie et de sérénité. A l’entendre, la victoire de son parti ne souffrira d’aucune ambiguïté. Pour les membres du bureau de vote, il n’y a rien à signaler, tout se passe bien. En ce qui concerne la sécurité, le préfet de Ouahigouya, Ousmane Ouattara, a assuré que des dispositions ont été prises pour parer à toute éventualité. Cependant, cette relative sérénité affichée par tous sera de courte durée car, ce qui n’était que des rumeurs de la ville, s’est confirmé par la suite. Aux environs de 8h, par petits groupes, des manifestants se rassemblent devant l’hôtel de ville, abritant le bureau de vote. Les forces de l’ordre, notamment la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) et la gendarmerie, y sont déjà postées. Munis de sifflets et de pancartes, les frondeurs se font entendre bruyamment à travers des slogans hostiles à la mise en place du Sénat. Entre eux, les avis sont partagés entre « prendre en otage » le bureau de vote et manifester dans le calme. Pendant ce temps, quelques électeurs continuaient à se frayer, tant bien que mal et dans la discrétion, un chemin pour aller voter. Les meneurs des détracteurs, aidés du commandant de la CRS, Hamidou Nana, tentent de calmer les esprits qui ont commencé à s’échauffer. Peine perdue ! Une « pluie de projectiles » s’abattit sur les forces de l’ordre et la mairie, les obligeant ainsi à répliquer par des jets de gaz lacrymogènes. Dans une course-poursuite, les manifestants ont été dispersés, mais les intrépides sont revenus, à maintes reprises, à la charge. D’autres se sont pris au bitume en y mettant le feu, à l’aide de pneus usés. Au moment où la situation a dégénéré (10h30), 50 conseillers CDP sur les 55 à Ouahigouya avaient déjà voté. Mais bien avant, le gouverneur de la région du Nord, Boukari Khalil Bara, est passé s’assurer du bon déroulement du scrutin, avant de continuer à Gourcy. A la fermeture du bureau de vote à 14h, on a dénombré 54 conseillers qui ont pu effectivement accomplir leur devoir civique à Ouahigouya.
A Gourcy, dans le Zondoma, les électeurs ont pu voter dans le calme et la sérénité jusqu’à la fermeture du bureau de vote, présidé par le doyen des conseillers, Tahéré Ouédraogo. Au total, 94 conseillers (64 du CDP, 19 de l’UNIR/PS, 3 du PDP/PS et 8 pour l’ADF/RDA) étaient attendus, mais au décompte final, 72 ont pu voter. Pour les sénatoriales, le CDP est le seul parti inscrit dans la région du Nord.