Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Burkina Faso    Publicité
aOuaga.com NEWS
Comment

Accueil
News
Editorial
Article
Editorial

Mercure : les dernières heures de Zuma au pouvoir ?
Publié le mercredi 7 fevrier 2018  |  Sidwaya




L’histoire retiendra de Jacob Zuma, ses scandales sexuels et financiers. Objet permanemment d’accusations d’agressions sexuelles, de corruption et de dégradation de la situation économique de son pays, le président sud-africain n’aura pas travaillé à laisser une bonne image de lui auprès de ses compatriotes et de l’opinion internationale.

On attendait pourtant mieux de cette figure historique de la lutte anti-apartheid au pouvoir depuis neuf ans, dont l’engagement contre le racisme a marqué les esprits. Ce cacique du Congrès national africain (ANC), désormais dirigé par Cyril Ramaphosa, a tellement nourri la polémique avec ses frasques qu’il est désormais en disgrâce totale avec sa propre famille politique. Il est question, ces dernières semaines, de son départ anticipé du pouvoir, alors que son mandat devra arriver à terme en 2019 et donner lieu à de nouvelles élections. Et c’est justement ces futures échéances électorales qui font courir l’ANC, dont la peur de subir une débâcle face à l’opposition est difficile à dissimuler. Les « mauvais » exemples du chef de l’Etat sud-africain ont jeté le discrédit sur son parti qui, tout naturellement, a intérêt à redorer son blason au plus vite. Certains responsables de l’ANC, pour ne pas dire la grande majorité, croient dur comme fer que cela passe nécessairement par la destitution de Zuma, élu au suffrage indirect par les députés. Après tout, croient-ils savoir, il vaut mieux sacrifier un des leurs, fut-il le président, pour sauver l’honneur, que de couler tous ensemble. Le sort du chef de l’Etat va d’ailleurs être au cœur d’une réunion, le mercredi 7 février 2018, après le rendez-vous manqué du lundi. Cette rencontre se tient à la veille du discours sur l’état de la nation de Jacob Zuma, qui se montre plus que jamais combattif. Mais à la vérité, il est aussi acculé par son propre camp que par ses adversaires politiques. Les députés de l’opposition n’ont de cesse de réclamer sa tête, eux qui ont déposé une nouvelle motion de défiance contre lui. Cette requête sera soumise au vote le 22 février prochain, après l’échec de peu (24 voix près) de celle d’août dernier. Zuma apparaît alors comme l’homme à « liquider » en Afrique du Sud par ces temps qui courent et qui pourraient blesser. Malgré tout, le président sud-africain reste droit dans ses bottes comme pour rappeler son courage d’antan contre les racistes. Cet ex-pensionnaire du célèbre pénitencier de Robben Island, aux côtés notamment du défunt Nelson Mandela, entend résister aux coups comme à son habitude. Bien vrai qu’il a survécu à tous les scandales, mais l’influence de Zuma n’est plus grande. Ayant perdu le contrôle de l’ANC, il a vu sa parcelle de pouvoir se réduire considérablement comme peau de chagrin. Au point qu’il est vulnérable. Très vulnérable. Que son mandat finissant soit abrégé avant l’heure ou pas, le chef de l’Etat sud-africain n’a plus aucune chance de rempiler à la tête de l’Etat, puisqu’il est assuré de ne plus jamais défendre les couleurs de l’ANC. Sa destitution ne servira donc que d’exemple ou à tout le moins à sa formation de sauver les meubles, sans pour autant rétablir totalement sa crédibilité. Le cas Zuma pose à bien des égards le problème de gouvernance en Afrique, où nombre de dirigeants n’ont pas toujours été probes. Assumer la fonction présidentielle ou d’autres hautes responsabilités ne devrait pas rimer avec des « casseroles » bruissantes. Sous d’autres cieux où la démocratie et la bonne gouvernance ont tout leur sens, le sieur Zuma allait lui-même prendre les devants et démissionner de son propre chef. Ce n’est malheureusement pas le cas. En Afrique, un dirigeant fautif attend d’être poussé à la porte avant de sortir. Dommage !

Kader Patrick KARANTAO
karantaokader@gmail.com
Commentaires