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Bronchiolite : le grand mal des tout-petits
Publié le mercredi 7 fevrier 2018  |  L`Observateur Paalga
Lutte
© Autre presse par DR
Lutte contre le travail des enfants sur les sites d’orpaillage




L’harmattan, qui souffle actuellement au Burkina, n’est pas sans conséquence sur la santé : il est en effet source de maladies respiratoires aussi bien chez les adultes que chez les enfants. C’est le cas de la bronchiolite qui sévit chez les nourrissons (moins de 24 mois). Affection respiratoire très contagieuse, elle se manifeste par la fièvre, le rhume, la toux et des difficultés respiratoires. Même si votre bout de chou n’en est pas atteint, il convient de prendre quelques précautions pour l’en protéger. Si la maladie est déjà installée, pas de panique, consultez vite un médecin. Ce sont là les précieux conseils de la pédiatre qu’est le Pr agrégé Solange Odile Yougbaré/Ouédraogo, chef du service Pédiatrie de l’hôpital de district de Bogodogo, dans cette interview qu’elle nous a accordée le lundi 5 février 2018.

Qu’est-ce que la bronchiolite ?

La bronchiolite aiguë du nourrisson est une infection virale dont le Virus respiratoire syncytial (VRS) est le principal agent. C’est une des principales affections des voies respiratoires inférieures du nourrisson, c’est-à-dire l’enfant âgé de moins de 24 mois, et il s’agit le plus souvent du premier ou du deuxième épisode.

Quels en sont les signes ?

Les principaux signes sont, au début, une fièvre, un rhume qui dure en moyenne 2 jours ; ensuite va s’installer une toux, puis s’ensuivront des difficultés respiratoires avec à l’examen par le médecin une auscultation pulmonaire toujours anormale marquée par la présence de râles (bruits anormaux) sibilants ou sous crépitant.

Ce tableau clinique classique évolue favorablement sans séquelles en 8 à 10 jours dans la majorité des cas, mais parfois on peut noter une répétition des symptômes marquée par des récidives très fréquentes ou une réhospitalisation dans 15 % des cas. Il faut insister auprès des parents pour que les nourrissons soient conduits le plus tôt possible en consultation et leur demander d’éviter l’automédication.

La maladie serait répandue en ce moment au Burkina ?

L’épidémiologie des bronchiolites aiguës est mal connue en Afrique subsaharienne, mais grâce à la collaboration des équipes des laboratoires du Centre hospitalier universitaire (CHU) pédiatrique Charles-de-Gaulle et des laboratoires de virologie du CHU de Caen en France, nous avons mené des travaux qui ont confirmé que les pics de bronchiolite étaient observés au mois d’octobre suivi de la période de l’harmattan. Ainsi, nous observons en hospitalisation et en consultation des cas de difficultés respiratoires chez le nourrisson qui sont diagnostiqués comme étant des bronchiolites. Dans le service de Pédiatrie de l’Hôpital de district de Bogodogo, nous enregistrons en moyenne 20 cas par semaine.

Comment se transmet cette maladie ?

Elle se transmet par contact direct avec les sécrétions des narines que l’on appelle gouttelettes de pflȕge ou, de manière indirecte, par les mains ou le matériel souillé. Il faut savoir que le virus survit 30 mn sur la peau et 6 à 7 h sur les objets.

Quels sont les enfants les plus à risque ?

Les enfants à risque sont ceux qui vont présenter des signes de gravité et nécessiter le plus souvent une hospitalisation : il s’agit des enfants qui sont nés avant terme, que l’on appelle prématurés, ou de ceux nés à terme, mais avec un faible poids à la naissance, c’est-à-dire inférieur à 2,5 kg ou présentant une malformation telle qu’une cardiopathie congénitale ou thoracique.

La gravité de la bronchiolite est due à la diffusion rapide des virusà partir des narines vers les bronchioles (petites bronches : ndlr) qui sont déjà étroites et vont être obstruées par les phénomènes inflammatoires provoqués par le virus.

Y a-t-il un traitement ?

Il existe un traitement essentiellement symptomatique, car, à ce jour, le traitement contre le virus est très onéreux et peu efficace.

Ainsi, il va s’agir essentiellement de mesures généralespar le lavage des narines au sérum physiologique, du fractionnement des repas pour éviter de trop remplir l’estomac parce que cela peut gêner la respiration, de donner suffisamment à boire de l’eau potable pour lutter contre la fièvre et fluidifier les sécrétions, de faire baisser la température avec du paracétamol, d’assainir l’environnement en aérant les chambres et en conseillant aux parents de ne pas fumer dans les lieux fréquentés par les enfants : voiture, chambres…

Concernant les formes graves, en milieu hospitalier, les malades sont mis sous traitement approprié.

Quelle est la place de la kinésithérapie dans le traitement ?

La kinésithérapie respiratoire n’est plus systématique dans les dernières recommandations. Elle est faite au cas par cas selon les indications du médecin ou du kinésithérapeute si toutefois le nourrisson a les voies respiratoires encombrées de sécrétions.

Comment éviter la bronchiolite ?

La maladie étant virale, pour le moment, il n’existe pas dans notre contexte de vaccin, pourtant disponible dans les pays développés mais essentiellement pour les grands prématurés.

La prévention primaire va donc consister à éviter l’infection par le VRSgrâce à l’observation par la famille de :

- la promotion de l’allaitement ;

- l’évitement de la vie précoce en collectivité, par exemple les crèches avant l’âge de 6 à 12 mois ;

- le lavage des mains à l’eau et au savon avant de toucher un nourrisson ;

- les vaccins du programme national de vaccination qui renforcent l’immunité des enfants.

Concernant la prévention secondaire, il faut éviter les nuisances dans l’environnement des nourrissons, surtout par le tabac.

Vu le mauvais temps qu’il fait actuellement au Burkina, quels conseils avez-vous à donner aux mères pour éviter la bronchiolite et les autres maladies respiratoires de l’enfant ?

Il faut, en plus des éléments cités ci-dessus, non seulement éviter de sortir les nourrissons par ce mauvais temps, protéger les narines avec du beurre de karité ou des huiles pharmaceutiques, mais surtout faire du lavage des mains à l’eau et au savon une règle de vie dans la famille, traiter toutes les personnes susceptibles de contaminer les nourrissons, à savoir les autres membres de la famille, notamment les personnes les plus proches des nourrissons, c’est-à-dire nos aides familiales.
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