La province des Dominicains en Afrique de l’Ouest a procédé, le samedi 3 février 2018, à la pose de la première pierre de l’université internationale Saint Dominique de Doulougou dans le village de Gana à 5 km de Kombissiri dans le Bazèga. Ce temple du savoir qui compte ouvrir ses portes avec trois facultés la rentrée prochaine sera construit sur dix ans.
L’Ordre des prêcheurs de la fraternité Saint Dominique a choisi le village de Gana dans la commune de Doulougou (province du Bazèga) pour l’érection de son université pour l’Afrique de l’Ouest. La pose de la première pierre de cette université internationale est intervenue, le samedi 3 février 2018. Pour le Maître général de l’Ordre, le frère Bruno Cadoré venu de Rome à cet effet, ce temple du savoir sera celui de la « Vérité » comme la devise des Dominicains. « L’Ordre est vieux de 800 ans et fait l’aventure de la recherche de chemins toujours nouveaux pour éveiller les consciences, pour nourrir l’homme. La vérité, c’est la porte pour vivre, pour penser. La vérité éveille le désir d’être authentique, un bon serviteur de l’humanité », a prêché le frère Cadoré. L’Université va ainsi former des jeunes burkinabè et d’ailleurs, pour que grâce à l’acquisition de connaissances, ils deviennent des compétences humaines, professionnelles et sociales, des acteurs et bâtisseurs d’une nation de justice, de vérité et de prospérité, a poursuivi le Maître général. De façon pratique, il a expliqué que la construction et le fonctionnement de l’université se feront de manière progressive et en six phases sur une durée de dix ans. La première concernera l’ouverture, dès la rentrée 2018/2019, de trois filières (sciences juridiques, sciences économiques et de gestion et, architecture). « L’université va commencer en formant les constructeurs de la société de justice, de la société d’échanges et des bâtisseurs », a-t-il soutenu. La deuxième phase verra l’ouverture d’un Institut de médiation, la 3e, les sciences de la santé et la 4e, le renforcement de toutes ces facultés. Les deux autres phases se mettront progressivement en place pour que l’université soit pleinement opérationnelle à la rentrée 2028/2029. En plus des bâtiments pédagogiques et administratifs, les infrastructures comprendront des laboratoires, des logements pour enseignants et des cités pour étudiants entre autres. L’université, selon le secrétaire exécutif du projet, Noël Ouédraogo, sera parrainée par les universités dominicaines sœurs de la Philippine et de Colombie et l’Université catholique de Paris notamment.
Accroître l’offre de formation
A la cérémonie de pose de la première pierre, le chef de canton, Naaba Sanem et le maire de Doulougou, Amado Ilboudo ont remercié l’Ordre pour le choix porté sur leur localité. Ils se sont surtout réjouis des retombées économiques et sociales que l’université apportera à la province mais aussi au Burkina Faso tout entier. L’université internationale qui accueillera des étudiants de plusieurs nationalités de la sous-région, a dit le maire de Doulougou, constituera un facteur d’intégration des peuples et favorisera l’accès d’un plus grand nombre de filles et fils de sa commune à l’enseignement supérieur. Le parrain, Apollinaire Compaoré, par la voix de son représentant, a signifié que la réalisation de ce projet mettra à la disposition du Burkina Faso, des compétences qualifiées et performantes pour consolider les bases de son développement économique et social. Il a également promis son soutien aux futurs étudiants dans la réussite de leur formation et a invité les populations de la localité à une cohabitation pacifique avec les Dominicains et les apprenants. Pour sa part, le ministre en charge de l’enseignement supérieur, Alkassoum Maïga, représentant le Premier ministre, a traduit à l’Ordre, la fierté du gouvernement pour cet «important» apport à l’offre de formation dans l’enseignement supérieur au Burkina Faso. «Pour se développer, il faut former, éduquer. Le gouvernement se tient prêt à accompagner cette université qui répondra aux standards internationaux surtout que les universités publiques sont débordées par la demande», a relevé Alkassoum Maïga.
Jean-Marie TOE