Nommé par décret présidentiel le 31 janvier dernier, Abdoul Karim Sango, a été installé ce lundi 5 février 2018 à la tête du ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme. Il remplace ainsi, Issouf Sawadogo qui aura passé un trimestre à la tête de ce département ministériel.
C’est certainement la passation de charge qui aura retenu le plus d’attention dans le milieu de la culture ce lundi. En effet, le ministre sortant, Issouf Sawadogo, n’aura passé que trois mois et un jour à la tête de ce département ministériel. Son successeur, lui, démissionnait en janvier 2016 du Parti pour la renaissance nationale (Paren) dont il a été le secrétaire aux Affaires politiques et porte-parole. Abdoul Karim Sango expliquait sa démission du parti, par décision des responsables de faire du Paren un parti de la mouvance présidentielle à travers le groupe parlementaire Burkindlim.
«Les justifications données pour expliquer ce choix de positionnement du parti vont à l'encontre de l'esprit et de la réalité de mon engagement politique», écrivait-il alors au président du Paren. Ce poste ministériel qui semble réservé au Paren a-t-il été retiré à ce parti ou c’est au nom de ce même parti politique qu’Abdoul Karim Sango fait son entrée au gouvernement Paul Kaba Thiéba III et quelles sont les nouvelles orientations de ce ministère ? Autant de curiosités que les uns et les autres voulaient satisfaire.
Sur les raisons de son entrée au gouvernement, Abdoul Karim Sango a simplement renvoyé les journalistes aux calendes grecques. «Nous aurons l’occasion de nous expliquer sur cela plus tard. Permettez-moi de me concentrer sur les missions que le chef de l’Etat et le chef du gouvernement m’ont confié», a laissé entendre le nouveau ministre. Abdoul Karim Sango vient-il alors en sapeur-pompier ? Sur la question, le juriste estime qu’il vient apporter sa modeste contribution à la construction de l’édifice nationale : «Je viens ajouter de la terre à la terre.»
Aux travailleurs du MCAT, Abdoul Karim Sango demande d’être animés par l’intérêt général. «C’est la seule façon de permettre au Programme national pour le développement économique et social d’être une solution aux problèmes des populations. Il est encore tôt de donner de nouvelles orientations. Mais le fonctionnaire qui fera très bien son travail peut être sûr de mon amitié. A contrario, celui qui ne fera pas très bien son travail ne sera pas mon ami», a conclu le ministre Sango.
Après trois mois passé à la tête du MCAT, Issou Sawadogo dit avoir bien accompli sa mission. Le ministre sortant dit ne pas être surpris par son départ de ce ministère à cause des malentendus entre lui et le président du Paren, Laurent Bado. «Il y avait des malentendus entre Laurent Bado et moi sur la façon dont il fallait diriger le MCAT mais je préfère ne pas déverser cela sur la place publique», a ajouté M. Sawadogo.
Au nom du personnel du MCAT, Esther Nacro a remercié le ministre sortant pour sa franche collaboration et a invité l’entrant à faire autant. Un présent a été remis par les travailleurs à Issouf Sawadogo en signe de reconnaissance.