Le Burkina Faso vient de vivre ses premières élections sénatoriales ce dimanche 28 juillet 2013. Dans l’ensemble, tout s’est bien déroulé dans les 13 régions que compte le pays des hommes intègres, malgré quelques perturbations enregistrées à Bobo Dioulasso et à Ouahigouya. C’est l’information donnée à la presse par le comité national des élections sénatoriales après la fermeture des bureaux de vote.
Alors que plusieurs milliers de personnes étaient entrain de manifester contre l’institution du sénat au Burkina Faso par une marche conduite par l’opposition à Ouagadougou ce 28 juillet, les élections des sénateurs représentants les collectivités territoriales se tenaient ce jour même sur l’ensemble du territoire national.
Dans l’arrondissement 6 de la ville de Ouagadougou où nous nous sommes rendus, le jury était composé de la présidente Awa Yaméogo /Traoré et du rapporteur Germaine Compaoré/Bounkougou. En outre le bureau de vote de chaque arrondissement est composé du plus âgés des conseillés qui incarne le rôle de président et du plus jeune qui occupe la fonction de rapporteur. Selon la présidente de ce bureau, 27 électeurs étaient inscrits sur la liste de vote. «Mais actuellement nous avons enregistré 14 électeurs, et par rapport à ce nombre, nous pouvons dire que tout se passe bien. Nous sommes certains que le reste des conseillers viendront également voter avant 14h, heure à laquelle est prévue la fermeture des bureaux de vote».
Et à la question de savoir si elle n’a pas eu de craintes en venant superviser ces votes sénatoriales contestés par une partie de la population, Awa Traoré a répondu par la négative car, dit elle, «ce sont des élections légales. Nous ne suivons qu’une logique car il est écrit dans la constitution burkinabè que le parlement doit être constitué de deux chambres parlementaires dont le sénat et l’assemblée nationale».
Quant au bureau de vote de l’arrondissement 8, qui se situait aussi dans la mairie de Boulmiougou, comme le bureau de vote 6, il y était attendu 13 électeurs dont plus de la moitié avait accompli sn devoir au moment de notre passage.
Après la mairie de Boulmiougou, nous mettons le cap sur la mairie de Baskuy qui abritait le bureau de vote de l’arrondissement 01. Ici, le président du bureau, Auguste Joseph Tapsoba, a affirmé que sur les 23 électeurs attendus, 11 sont déjà venus voter.
La mairie de Bogodogo quant à elle, s’est démarquée des autres par une forte mobilisation des forces de l’ordre à son entrée. Au sein de celle-ci on trouvait le bureau de vote de l’arrondissement n°5. Un bureau ou sont inscrits 19 électeurs. Le rapporteur du bureau, Issouf Sakandé, nous a déclaré que les membres étaient là bien avant 6h et que «grâce à Dieu, les partisans de la paix et du développement, dont je fais partie, sont venus voter». A la question de savoir ce qu’il pensait de cette tension autour de la création du sénat, Issouf Sakandé déclare: «il n’y a pas de tensions autour de cette question de sénat. Nous ne faisons qu’assister à de l’hypocrisie politique, parce qu’on ne peut pas comprendre qu’une loi qui a été votée à l’unanimité fasse un tel boucan».
La commission d’organisation présidée par Sadou Sidibé a rencontré la presse après la fermeture des bureaux de vote. Dans l’après midi de ce dimanche. Il a déclaré que les élections sénatoriales se sont bien déroulées dans la sérénité dans les 13 régions du Burkina Faso. Mais il a évoqué des perturbations enregistrées dans quelques villes. Comme à Bobo Dioulasso où il a été question d’un débordement de groupes de jeunes (certains auraient été arrêtés, puis relâchés, Ndlr). Ce qui n’a pas perturbé le scrutin parce que les inscrits avaient déjà fini de voter.
La même situation a été aussi observée à Ouahigouya, où la police a dispersé à coups de lacrymogène des jeunes rassemblés devant la mairie pour empêcher l’élection des sénateurs devant représenter les collectivités territoriales. A Kaya, il n’a été question que de délocalisation du bureau de vote. Mais il a été aussi question d’une altercation entre un élu local et son maire à Bagarré, dans la province du Passoré. Les motifs de cette altercation ne sont pas encore connus. Sadou Sidibé a aussi affirmé que dans l’ensemble des régions, il a eu des membres de l’opposition qui ont voté. Par ailleurs les résultats sont attendus le lundi 29 juillet dans la matinée.