Ambassade du Brésil au Burkina: Ça grogne

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Publié le vendredi 2 fevrier 2018 | Sidwaya

L’ambassade du Brésil au Burkina Faso a licencié, sans autre forme de procès, un de ses chauffeurs, en la personne de Yacouba Kaboré. Toute chose qui a provoqué la colère de l’intéressé qui dénonce un « abus de pouvoir ».

Le personnel local de l’ambassade du Brésil au Burkina Faso semble être dans la tourmente. En cause, des « licenciements abusifs » et « répétitifs » survenus ces trois dernières années. Ce n’est pas Yacouba Kaboré, désormais, ex-chauffeur de la représentation qui dira le contraire. Dépité, il a reçu sa lettre de licenciement le 31 janvier 2018, avec pour motif « perte de confiance ». Dans sa correspondance à lui adressée, l’ambassadrice Régina Celia de Oliveira Bittencourt, lui reproche un « manque de courtoisie et de respect », « une manière imprudente de conduire ». En somme, la diplomate déplore son « comportement inadmissible » dans le service, si bien qu’elle a préféré mettre un terme au contrat à durée indéterminée qui les liait depuis le 1er juin 2011, avec paiement des indemnités y afférents. « Je vous saurai gré de bien vouloir prendre attache avec notre comptabilité pour l’obtention de l’indemnité de licenciement, indemnité compensatrice de préavis, salaire de présence et le certificat de travail », a signifié Mme Bittencourt à son ex-employé. Ce traitement n’est pas du goût du sieur Kaboré qui crie au scandale. « J’ai intégré l’ambassade de Brésil au Burkina Faso depuis 2009. J’étais affecté au départ à la conduite du véhicule de service, avant de devenir conducteur de l’ambassadrice après le licenciement de son chauffeur attitré. C’est de là que tout est parti avec des reproches de la patronne qui se plaint de ma manière de conduire et des pannes répétitives sur la voiture notamment au niveau du système de climatisation. Elle a qualifié cela de sabotage de ma part. J’ai reçu une lettre d’explication une fois avant de recevoir la lettre de licenciement ce jour 31 janvier 2018 », a-t-il expliqué. Pour ce dernier, le licenciement du personnel est une pratique courante dans cette représentation diplomatique, de sorte que ses collègues ont peur de subir le même sort. En tout état de cause, ceux-ci s’organiseraient pour préserver leurs emplois dans le strict respect des lois. Mais de l’avis de l’ambassadrice brésilienne, Yacouba Kaboré mérite ce qui lui est arrivé. « Monsieur Yacouba qui travaille à l’ambassade du Brésil depuis son ouverture en 2009, rassemble à lui seul une collection impressionnante de lettres d’avertissement. Ces lettres font cas de son indiscipline et de son manque de respect à l’égard de ses supérieurs. Après plusieurs tentative d’amener, en vain, l’intéressé à changer de comportement et d’attitude, la Chancellerie s’est vu obligée de rompre le contrat de travail avec lui », a-t-elle fait savoir. Toutefois, elle reconnaît que d’autres licenciements pour fautes professionnelles ont déjà eu lieu, sans que cela ne soit érigé en règle de gouvernance. D’autres sources internes qui tiennent à garder l’anonymat réfutent cette version de la diplomate dénonçant des licenciements « abusifs à répétition ». Le nombre de liciencements depuis l’arrivée de Mme Bittencourt en juillet 2014 avoisinerait une dizaine (une secrétaire, deux chauffeurs, un maintenancier, trois jardiniers, une cuisinière….). Toute chose que l’ambassadrice dit ne pas reconnaître.

Beyon Romain NEBIE