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Grève des agents de santé : des patients tourmentés…
Publié le jeudi 1 fevrier 2018  |  Sidwaya
Grève
© aOuaga.com par A.O
Grève des agents de la santé : constat dans des services de santé
Mardi 22 novembre 2016. Ouagadougou. Au premier jour de la grève de 72 heures de la grève du Syndicat national des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA), le constat dans certains services de santé est l`absence de service minimum et des malades abandonnés à eux-mêmes




A l’appel du Syndicat national des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA), des agents de santé sont en grève de 24h sur toute l’étendue du territoire national. Constat dans des hôpitaux de la capitale, le 31 janvier 2018...

Il est 9 heures, le mercredi 31 janvier 2018, au Centre hospitalier universitaire Yalgado-Ouédraogo. C’est ce jour que le Syndicat national des travailleurs de la santé humaine et animale a décidé d’observer une grève de 24 h pour protester contre la comparution d’un des leurs pour homicide involontaire d’une patiente. A l’entrée de l’établissement sanitaire, le service « accueil et renseignements » est fermé. A l’intérieur des services visités (urgences, traumatologie, ophtalmologie, ORL, neurochirurgie), des patients sont sur les lits d’hospitalisation ou par terre, avec à leur côté, un personnel-soignant nullement disposé à répondre à nos questions. Mais, discrètement certains confient qu’ils sont des étudiants en médecine ou des stagiaires. « Il n’y a pas pratiquement de titulaires », laisse entendre un de nos interlocuteurs. Venu avec un bulletin d’examen médical établi à l’hôpital de son arrondissement, Tiko Sana ne trouve pas, au service d’ORL, l’agent qui habituellement oriente les usagers ou leur fixe les rendez-vous. Mais, il dit comprendre le débrayage qui a, entre autres motifs, l’amélioration des conditions de travail dont les malades sont les bénéficiaires au final. Arrivé à 5 heures du matin avec un malade au service des urgences, Amidou Kinda dit avoir remarqué que le personnel présent fait de son mieux. Il demande que le gouvernement satisfasse les revendications des grévistes pour soulager les malades. Revenu après un premier passage à minuit, pour voir si le mot d’ordre de grève est respecté, le secrétaire adjoint du SYNTSHA du CHU-YO, Modeste Méda, dit avoir constaté que l’hôpital est vide de titulaires. La grève n’est-elle trop « sévère » pour les populations ? « Ce n’est pas de gaieté de cœur que nous partons en lutte. Nous ne pouvons continuer de travailler dans des conditions difficiles au risque de tuer les malades», rétorque-t-il. Confirmez-vous que des médecins militaires ont été envoyés par le gouvernement pour assurer le service ? « Effectivement, depuis minuit, ils sont dans les services d’urgence. Mais, c’est pour la forme, car en santé, on ne peut pas arriver soudainement dans un service et pouvoir travailler comme il faut », argumente le responsable syndical.

Les malades rebroussent chemin…

Le Centre de santé et de promotion sociale (CSPS) du secteur n° 25 (arrondissement de Nongr’Masson) était désert, à notre passage à 9h30 mn. Mais, il n’y avait qu’un peintre occupé sur un chantier de construction et une dame en train de lessiver des blouses blanches. Aucun agent de santé, ni usager du service aussi bien au dispensaire qu’à la maternité. Quelques minutes après notre arrivée, des patients défilaient. Constatant les portes fermées du centre de santé, ils rebroussent chemin. Une dame enceinte ayant le numéro d’une sage-femme s’est fait conseiller par téléphone un produit parce qu’elle avait des maux de tête. Une autre avait besoin d’indications sur la posologie d’un produit qui lui a été prescrit. Mais personne ne pouvait la renseigner. Quelques instants plus tard, c’est le responsable administratif du centre, l’Infirmier chef de poste (ICP), Paul Soulga qui est arrivé, pour confirmer notre constat, c’est-à-dire, le suivi de la grève par la quarantaine d’agents de santé du CSPS. Lui, il ne se sentait pas concerné par la grève parce que son organisation, le Syndicat autonome des infirmiers du Burkina Faso (SAIB) n’est pas signataire du mot d’ordre du SYNTSHA. «En tant que responsable administratif, je ne peux pas exécuter le travail de plusieurs dizaines de personnes », se défend-il, lorsque nous lui demandons pourquoi, il n’y a pas de service minimum. En prévision du mouvement, les agents ont « géré » les malades afin de lever les urgences et libérer les patients « pour qu’il n’y ait pas de situation indésirable », assure-t-il. Quant aux conséquences éventuelles du mouvement, l’ICP estime qu’il revenait aux autorités de prendre les mesures diligentes avant que la grève ne soit effective pour en pallier les conséquences. « Dans les villes, les malades peuvent se rabattre auprès des cliniques. Mais dans les zones rurales…», s’interroge-t-il. Un tour au Centre hospitalier universitaire pédiatrique Charles-De-Gaulle (CHUP- CDG) le constat est autre. Des malades reçoivent des soins comme à l’accoutumée et les agents de santé sont actifs. Le directeur des ressources humaines, Innocent Balima, indique que les prestataires de santé essaient d’assurer le service minimum. A entendre Mme Tirouda qui est venue accompagner un enfant malade de 5 ans, elle ne sait pas que les agents de santé sont en grève. «Nous avons été reçus par des agents de santé ce matin pour les soins de mon enfant. Nous ne sommes même pas au courant de la grève», affirme-t-elle.

Fabé OUATTARA
Philibert SOME
Reine YAMEGO
(Stagiaire)
Yvette POODA
(Stagiaire)
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