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Le Quotidien N° 829 du 29/7/2013

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En cas de débordement lors d’une manifestation publique : Voici les nouvelles techniques de répression de la police
Publié le lundi 29 juillet 2013   |  Le Quotidien


Marche-meeting
© Autre presse par Bénéwindé Bidima
Marche-meeting de l`opposition contre le Sénat
Dimanche 28 juillet 2013. Ouagadougou. L`opposition a organisé une marche suivie de meeting pour dire "Non" au Sénat


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Des agents issus des unités spéciales de la police nationale, après une formation en renforcement des capacités d’intervention, ont proposé, le vendredi 26 juillet 2013, une démonstration aux plus hautes autorités de la police. Cette activité, placée sous le signe de la gestion des crises liées aux manifestations publiques, a eu lieu à l’Ecole nationale de police (ENP), à Ouagadougou.
L’ambiance était toute particulière en fin d’après midi du vendredi 26 juillet dernier, à l’ENP. L’on se croirait sur un plateau de tournage de film d’action. En effet, la démonstration que tout le monde attendait avec impatience s’est vite transformée en un véritable spectacle. Cette formation a concerné 51 éléments sélectionnés des rangs de la Brigade anti-criminelle (BAC), de l’Unité d’intervention polyvalente (UIP) et de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS). Ce recyclage spécial qui a duré 45 heures a été mené par 7 formateurs. Après que le directeur de l’ENP, le commissaire principal de police Roger Ouédraogo, ait souhaité la bienvenue à tous, la commissaire principal de police Tama Yaro a précisé l’objet de cette démonstration. « Ces 45 heures de formation ont permis d’acquérir des connaissances en matière de maintien d’ordre à haut risque. Mais, nous restons à l’écoute pour l’amélioration des prochaines formations de ce genre », a-t-il indiqué. Ensuite, vint le moment de la démonstration. Le décor était le suivant. D’une part, des manifestants hostiles et nerveux en effervescence, et de l’autre, une autorité venue tenter de négocier.

Vivez la démonstration comme si vous y étiez

Face à la colère des manifestants, la première équipe qui arrive sur les lieux est un détachement de la CRS dont les éléments sont parés de tous les accessoires de protection. Notamment, casque, gilet anti-balle, protèges genoux, boucliers… Quelques uns s’approchent pour calmer la foule. Impossible. Celle-ci n’entend pas raison. Ils sont obligés de se retirer face aux projectiles qui leur sont servis. Ils se retirent donc. Dans la phase suivante, le maire arrive à sur les lieux avec le même objectif. Il est refoulé. La loi des pierres est encore dictée. Rapidement, les policiers se regroupent autour du maire. Les cailloux viennent alors échouer sur les boucliers. Escorté, le maire réussit à atteindre son véhicule et quitte les lieux. Alors que le véhicule de la CRS accompagne celui du maire, un autre de la BAC arrive à vive allure sur le terrain de la manifestation. Des agents, tout aussi protégés que les premiers, descendent. La foule s’énerve davantage. Des pneus sont même enflammés. Une vingtaine d’éléments, en rang serré, progresse vers les manifestants, des gaz lacrymogènes sont tirés dans la foulée. Les manifestants n’ont pas le choix, ils reculent. C’est là que la police va sortir le canon à eau ou encore lanceur d’eau. Le gigantesque fourgon fonce sur les manifestants et projette de l’eau avec une puissante pression en leur direction. Cette fois, c’est la débandade. L’endroit se vide en quelques secondes. Mais, dans leur fuite, les manifestants assiègent un bâtiment et prennent une personne en otage. La CRS et la BAC restent en position. Soudain, des coups de feu retentissent. C’est un tireur embusqué dans le bâtiment qui a ouvert le feu sur les policiers. C’est là que l’UIP entre en scène. Son véhicule reste légèrement en arrière avec deux snipers. L’un pour la couverture et l’autre le canon en direction du bâtiment. Sur ce véhicule est monté un télescope avec une capacité de rapprochement de un kilomètre. La mission de la BAC change, elle sécurise désormais l’environnement pour permettre aux éléments de l’UIP d’entrer dans le bâtiment. Les choses ont tenu en quelques minutes seulement, et le tireur est neutralisé. Il est remis aux éléments de la CRS. La BAC et la CRS quittent les lieux de façon impressionnante. Les spectateurs, des élèves policiers pour la plupart, acclament leurs ainés.

Après l’effort, le réconfort

Les 7 formateurs et les 51 éléments ayant pris part à la formation ont reçu leurs attestations des mains des autorités policières présentes à cette démonstration. Certain d’entre eux ont livré leur impressions. « Souvent, il y a des situations où plusieurs Unités, en fonction de leur mission, interviennent à la fois. C’est pour coordonner cette cohabitation sur le terrain que cette formation à été initiée », a confié l’un des formateurs, le commissaire principal Jacob Bikaba. Pour l’assistant Hermann Pilwanga de l’UIP, « les manifestants développent plus de stratégies ces derniers temps. Alors, lors de la formation, nous avons réuni nos forces pour les contrecarrer. Je souhaite que cela continue. Je peux aussi affirmer qu’aucune émeute ne peut nous résister ». Cette formation a été financée par une fondation Allemande .
Par Serge EKRA DELAFAURCE

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