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Dénouement de la crise au MENA : C’est l’école burkinabè qui gagne !
Publié le mardi 30 janvier 2018  |  Le Pays
Crise
© Autre presse par DR
Crise scolaire: l’Union nationale des associations des parents d’élèves du secondaire et du supérieur du Burkina Faso (UNAPESS), les syndicats de l’enseignement, les responsables religieux, en rendez-vous avec le Premier ministère




Après pratiquement un bras de fer de 4 mois, qui avait fait redouter le pire pour l’école burkinabè, le gouvernement et les syndicats de l’éducation ont fini par accorder leurs violons. En effet, un protocole d’accord a été signé par les deux parties, le 27 janvier dernier. La bonne nouvelle a été accueillie avec un grand soulagement par l’ensemble de la communauté nationale. Et pour cause, cette crise avait laissé entrevoir la menace d’une année blanche. Ce qui aurait été une véritable catastrophe pour l’école burkinabè. Déjà, celle-ci est mal en point. De ce fait, une année blanche lui aurait, à coup sûr, asséné le coup de grâce. C’est pourquoi il sied de saluer les hommes et les femmes qui ont aidé, chacun à son niveau, à éteindre le début d’incendie avant qu’il se transforme en un immense brasier qui aurait pu ravager tout le système éducatif. En rappel, la chute du régime du Général Sangoulé Lamizana avait eu pour élément déclencheur une longue grève des enseignants, sous la houlette du Syndicat national des enseignants africains de Haute-Volta (SNEA-HV). La suite, on la connaît. Le CMRPN (Comité militaire de redressement pour le progrès national) du Colonel Saye Zerbo avait surfé sur cette crise pour s’emparer, par un putsch, du pouvoir d’Etat. Comparaison n’est certes pas raison, mais au rythme où allait l’enlisement de la crise, l’on pouvait craindre que les mêmes causes, touchons du bois, produisent les mêmes effets. Cette inquiétude était d’autant plus fondée que l’histoire politique de notre pays a révélé ceci : les grandes crises sociales finissent toujours par des pronunciamiento.

De ce point de vue, l’on peut se réjouir que la crise qui opposait le syndicat, des enseignants et le gouvernement ait connu une issue heureuse.

Notre pays dispose de ressorts moraux puissants pour gérer efficacement ses crises


C’est le lieu de saluer d’abord le syndicat, pour son esprit de compromis et de mesure. L’on peut ensuite saluer le gouvernement, pour avoir enfin compris la légitimité de la colère des enseignants et avoir répondu favorablement à certains points de leurs préoccupations. L’on peut enfin rendre hommage à l’Association des parents d’élèves, aux autorités coutumières et religieuses pour avoir pesé de tout leur poids pour arracher, peut-on dire, la signature d’un protocole d’accord. C’est la preuve, s’il en est encore besoin, que notre pays dispose de ressorts moraux puissants pour gérer efficacement ses crises. Cela dit, une chose est de signer un protocole d’accord, une autre est de le traduire en actes. C’est pourquoi le gouvernement doit mettre un point d’honneur à respecter ses engagements. Car, la moindre défaillance de sa part sera perçue comme un parjure dont les conséquences pourraient être incalculables. La première conséquence sera que les autorités morales qui ont aidé à la résolution de la crise, ne seront plus disposées à faciliter et à arbitrer les crises qui pourraient survenir en cas de non-respect des engagements pris. La deuxième conséquence est que les syndicats ne lui feront plus jamais confiance. Et bonjour les dégâts ! Mais dans le même temps, la signature du protocole d’accord qui est censé accorder des avantages aux enseignants, est une invite à ces derniers à redoubler d’efforts et de conscience professionnelle dans l’exécution de leurs tâches au quotidien. Car, on le sait, il y en a parmi eux qui sont déjà dans cette posture. L’on peut, en passant, leur rendre hommage et les encourager à poursuivre dans cette dynamique. Mais il faut avoir le courage de reconnaître qu’il y a aussi des brebis galeuses dans la famille. Celles-ci s’illustrent par des pratiques qui n’honorent pas le métier. L’on peut citer, entre autres, les relations coupables avec les élèves, l’absentéisme, la course effrénée aux heures de vacation dans le privé au détriment de ce pour quoi ils perçoivent un salaire et l’on en oublie. Le syndicat devrait être le premier à les dénoncer et à les recadrer. C’est à ce prix que l’on saura que le syndicat, au-delà des légitimes revendications corporatistes, ne perd pas de vue les intérêts des apprenants en particulier et ceux de l’école burkinabè en général. Pour l’instant, l’on peut décrypter le dénouement de la crise de la façon suivante : c’est l’école burkinabè qui gagne.

Sidzabda
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