Le 31 janvier 2018, le Syndicat des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA) ira en grève de 24 heures. Deux préoccupations sont au centre du mouvement d’humeur : le procès de leur camarade Nonguézanga Kaboré, poursuivi pour « non-assistance à personne en danger et homicide involontaire » suite à la mort d’une patiente au Centre médical avec antenne chirurgicale (CMA) de Séguénéga. Le second point porte sur l’état de la mise en œuvre du protocole d’accord gouvernement/SYNTSHA du 13 mars 2017. C’est ce qui est ressorti d’une conférence de presse donnée le 29 janvier dernier par ledit syndicat.
La date de la tenue de la grève n’est pas fortuite : elle correspond au jour de la convocation de leur camarade Nonguézanga Kaboré par le procureur près le Tribunal de grande instance de Ouahigouya où il comparaîtra «comme prévenu de non-assistance à personne en danger et d’homicide involontaire».
Avant de vous restituer ce que le SYNTSHA pense de cette affaire « rocambolesque », nous vous proposons brièvement la genèse de l’histoire : tout est parti du mot d’ordre de grève de boycott des gardes et permanences qu’avait lancé la structure syndicale et qui s’étalait du 12 au 22 décembre 2012.
A l’époque, Nonguézanga Kaboré, en service au Centre médical avec antenne chirurgicale (CMA) de Séguénéga, a observé cette grève. Alors qu’il était absent, « il est accusé de manière pour le moins rocambolesque d’être responsable du décès, le 17 décembre 2012, d’une malade reçue au CMA par des agents briseurs de grève », affirmait la structure syndicale dans un communiqué il y a environ deux semaines.
Le secrétaire général du SYNTSHA, Pissyamba Ouédraogo, pense que leur camarade, qui n’a pas pris la patiente en charge, ne peut être aucunement tenu responsable de son décès ; aussi, il interprète le procès comme une atteinte grave aux libertés démocratiques et syndicales.
Le second point abordé à la conférence de presse est relatif à la mise en œuvre du protocole d’accord du 13 mars 2017 : selon le syndicat, il est en souffrance, car les acquis des travailleurs ont été remis en cause ; par ailleurs, selon le principal conférencier, dans les régions du pays, certains responsables adoptent des attitudes de mépris et d’exclusion des travailleurs en raison de leur appartenance syndicale.
C’est donc pour amener le gouvernement à respecter son engagement que Pissyamba Ouédraogo et ses camarades comptent organiser la grève. Ils exigent l’arrêt des tracasseries diverses contre les travailleurs syndiqués, l’annulation pure et simple du procès de Nonguézanga Kaboré, le respect des libertés démocratiques et syndicales, surtout le droit de grève, le respect du protocole d’accord.
Hadepté Da