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Affaire Auguste Denise Barry : Il faut mettre fin aux conjectures
Publié le samedi 27 janvier 2018  |  Le Pays
Colonel
© Autre presse par DR
Colonel Auguste Denise Barry




Le 29 décembre dernier, alors que j’étais dans l’ambiance des fêtes de fin d’année, j’ai été surpris d’entendre parler d’une tentative de déstabilisation du pays. Grand était mon étonnement, d’entendre dire qu’au cœur de cette affaire se trouvait le colonel Auguste Denise Barry, du nom de cet officier supérieur qui a fait parler de lui sous la Transition, en 2015. Arrêté par la gendarmerie nationale, le colonel Barry a été quelques jours plus tard déféré à la Maison d’arrêt et de correction des armées (MACA). Il est poursuivi pour « complot et incitation à la commission d’actes contraires à la discipline et au devoir », pour reprendre les termes pour le moins alambiqués du parquet militaire qui, il faut le dire, a laissé plus d’un Burkinabè sur sa soif. En d’autres termes, les explications du procureur n’ont pas situé davantage les citoyens dont beaucoup, jusque-là, se perdent en conjectures. Moi-même j’avoue que je ne comprends rien dans cette affaire. Rien du tout. Je ne dis pas que Barry est blanc comme neige. Non, tel n’est pas mon propos. Seulement, je voulais que la Justice militaire soit plus précise dans sa communication. Que l’on nous dise en des termes plus clairs ce que l’on reproche à l’ancien ministre de la Sécurité. Que fomentait–il contre le pouvoir en place ? Que l’on nous dise tout cela sans pour autant gêner l’instruction en cours. Car, comme vous le savez, je suis très respectueux des lois de la République. Si fait que quand une affaire est entre les mains de la Justice, je n’aime pas trop en parler. Mais pour le cas de Barry, j’ai décidé de sortir de mon silence parce que jusque-là, les Burkinabè continuent de s’interroger.

Il appartient à la Justice de faire son travail

Certains ont vite fait d’y voir un « règlement de comptes », à cause de la notoriété qu’était en train d’acquérir Barry, grâce à son centre. Vrai ou faux ? Je ne saurai le dire. Car, pour les tenants de cette hypothèse, c’est difficile qu’un officier, à lui seul, puisse entreprendre de déstabiliser un pays sans un quelconque soutien. Or, jusqu'au moment où je suis en train de tracer ces lignes, Auguste Barry est le seul militaire interpellé. Tous les trois autres écroués à la MACA, et dont les identités n’ont pas été officiellement communiquées, sont des civils. Pour ma part, je pense qu’il appartient à la Justice de faire son travail et de dire le droit en toute indépendance. C’est pourquoi je souhaite, à la suite de certaines organisations de la société civile, que soit diligentée une enquête indépendante afin de faire toute la lumière sur cette affaire qui fait couler beaucoup d’encre et de salive. Je le dis parce qu’au dernier congrès du Syndicat libre des fous du Burkina (SLFB), nous étions nous-mêmes divisés sur cette affaire. En effet, pendant que les uns parlaient de cabale politique contre Barry, d’autres estimaient qu’il n’y a pas de fumée sans feu. Qui a raison ? Qui a tort ? Difficile d’y répondre. Chacun y va de ses analyses. C’est pourquoi, encore une fois, je demande à la Justice de se mettre au-dessus de la mêlée en tirant au clair cette affaire qui fait grand bruit et dont je redoute personnellement les répercussions. Mais pour le moment, j’attends la suite. Et en pareille occurrence, la Justice doit sortir de sa lenteur habituelle pour élucider le plus rapidement possible cette histoire de « tentative de déstabilisation de l’Etat ». Cela contribuera à mettre fin aux conjectures en cours.



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