Ceux des analystes qui se torturaient les méninges pour voir en Macky Sall, un anti-Blaise Compaoré, vont devoir se taire ou réviser leur discours. Jamais le nouveau président sénégalais n’a laissé transparaître depuis son élection une posture de donneur de leçons, champion de l’alternance contre qui que ce soit.
Il a gardé la même attitude au cours de sa visite de 72 heures au Burkina. Interrogé sur l’utilité du Sénat, le président Sall a reconnu que c’est une institution qui peut être nécessaire dans une République selon les réformes qui sont mises en œuvre.
Il n’exclut pas qu’un Sénat puisse de nouveau voir le jour au Sénégal où l’institution a été créée, supprimée, re-créée et re-supprimée. « Son institution est une décision souveraine à chaque Etat », a-t-il laissé entendre.
Au-delà du politiquement correct, c’est là un discours de vérité et si l’homme execrait « l’entêtement bovin » de Blaise Compaoré, comme le laisse subodorer certains commentaires sur l’inutilité du Sénat, il se serait abstenu de lui rendre visite au moment où les passions se déchaînent sur le sujet. Il avait, en effet, la possibilité de se tenir à l’écart si Blaise Compaoré est son antithèse comme il se dit.
Mais voilà, non seulement il est venu à Ouagadougou, mieux il est resté 3 jours. Cette visite du président Sall suffira-t-elle à décomplexer les Burkinabè anti-sénat qui se font du mauvais sang en rapport avec la situation sénégalaise ? On attend de voir !