Le gouvernement burkinabè compte mobiliser 25 milliards de francs CFA pour la collecte de 95 mille tonnes de céréales, en vue de faire face à la crise alimentaire qui s’annonce, a-t-on appris auprès du ministère en charge de l’Agriculture.
Selon le ministre de l’Agriculture et des Aménagements hydrauliques, Jacob Ouédraogo, «la situation critique se ressent déjà sur le marché, avec une faiblesse de l’offre céréalière par rapport à la normale et des prix assez élevés».
Pour le ministre Ouédraogo, ce déficit des céréales interpelle toutes les parties prenantes à une prise de mesures anticipatives, pour faire face à une éventuelle crise alimentaire à grande échelle.
«Le gouvernement mettra cette année à la disposition de la Société de gestion du stock de sécurité alimentaire (SONAGESS), environ 25 milliards de F CFA pour la collecte de 95 mille tonnes de céréales et accroîtra le nombre de boutiques-témoins de 140 à 250», a-t-il précisé.
M. Ouédraogo s’exprimait mardi à Ouagadougou, à l’ouverture d’un atelier sur le bilan et les perspectives des boutiques-témoins dans certaines localités des 13 régions du Burkina Faso.
La rencontre de deux jours est organisée par la SONAGESS et vise à faire le bilan de l’opération de 2013 à 2017 de mise en œuvre des boutiques-témoins, afin d’en dégager les recadrages nécessaires.
Il ressort à l’issue de la campagne agricole humide 2017-2018 que 17 provinces (sur les 45 que compte le Burkina Faso) sont déficitaires avec 83 communes à risque.
Selon l’analyse de l’autonomie céréalière, 42,6% des ménages burkinabè dans les provinces concernées ne pourront pas couvrir leurs besoins céréaliers avec leur propre production.
De même, 132 899 personnes réparties dans les régions du Nord, du Sahel, du Centre-Nord et du Centre-Ouest du Burkina Faso, seraient en situation de crise alimentaire.
Le ministre en charge de l’agriculture renseigne que pour la mise en place de la production de la saison sèche, son département a déjà engagé deux milliards de F CFA pour accompagner les producteurs avec des intrants.
Pour lui, le déficit céréalier a été spécial cette année car la saison agricole humide n’a pas été très bonne à cause de l’attaque des chenilles légionnaires, les poches de sécheresse et l’arrêt brusque des pluies.
ALK/od/APA