La Coordination nationale des syndicats de l’éducation a animé une conférence de presse, le samedi 13 janvier 2018 à la Bourse du Travail de Ouagadougou, pour se prononcer sur la récente sortie du Premier ministre en rapport au mouvement de grève observé par les syndicalistes.
«La qualité de l’éducation n’a pas de prix. Même s’il faut 1000 milliards de F CFA, nous allons nous battre pour satisfaire notre plateforme », a déclaré le secrétaire national de la Coordination nationale des syndicats de l’éducation (CNSE), Windyam Zongo, au cours d’une conférence de presse animée, le samedi 13 janvier 2018 à Ouagadougou. Une sortie qui fait suite à celle du Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, qui évaluait l’incidence financière des revendications des enseignants à 50 milliards de F CFA par an. Jugeant la conférence de presse du chef du gouvernement inopportune, les syndicalistes ont dénoncé une attitude visant à les mettre en conflit avec les parents d’élèves et le reste de la population. « Nous sommes étonnés que pendant que nous sommes en négociation, le Premier ministre tienne une conférence de presse… », a lancé le secrétaire général de la
F-SYNTER, Souleymane Badiel. La CNSE a confié n’avoir jamais demandé un statut autonome. Elle a dit avoir également demandé une estimation financière chiffrée de leur plateforme en vain. En réponse au sursaut patriotique dont a fait cas Paul Kaba Thiéba, Windyam Zongo a réagi : « Le patriotisme, c’est notre métier que nous faisons tous les jours. Pour le profane, 50 milliards de F CFA, c’est trop. Mais les points examinés jusque-là ne concernent pas les aspects financiers. L’essentiel n’est pas encore touché ». De l’avis de M. Zongo, si l’ensemble des points de revendication qui évoquent les questions de l’accès à l’éducation, la qualité du système éducatif et la revalorisation de la fonction enseignante ne sont évalués qu’à 50 milliards, cela prouve le peu d’importance accordée à l’éducation. Tout compte fait, la CNSE a affirmé qu’à l’étape de la lutte, une année blanche n’est pas envisageable et hors de propos d’autant que les cours sont assurés et à tout moment les évaluations peuvent avoir lieu. « A cinq mois des premiers examens scolaires, tout est encore possible, rien n’est compromis. Mais tout dépend du gouvernement. Il faut qu’il se ressaisisse», a dit Windyam Zongo. Cependant, il a fait comprendre que les négociations reprennent le mardi 16 janvier 2018.
Gaspard BAYALA