Le ministère des Enseignements secondaire et supérieure(MESS) et celui de l’Education nationale et de l’Alphabétisation (MENA) ,en partenariat avec le Fonds des Nations unies pour l’Enfance(UNICEF) et une équipe de consultants, ont présenté le lundi 22 juillet 2013 dans la salle de conférence de l’ UNICEF, le fruit de la recherche sur les grossesses non désirées et les évanouissements en milieu scolaire au Burkina.
Le secrétaire général du MESS , Bila Dipama, lors de l’exposé inaugural de l’étude sur les grossesses non désirées et le phénomène d’évanouissement en milieu scolaire, a donné les objectifs spécifiques de ladite étude. Il s’agit de faire un état des lieux national sur la situation des grossesses non désirées en milieu scolaire et aussi un état des lieux national sur les évanouissements des filles en milieu scolaire. Aïcha Tamboura Diawara, membre de l’équipe de la consultation sur l’étude, a révélé que 40 grossesses ont été enregistrées dans 4 directions régionales de l’ éducation de base et de l’alphabétisation(DREBA), courant 2011-2012 .Sur la même année, a-t-elle précisé, 1 016 grossesses, pour 214 établissements, ont été enregistrées au post-primaire.
Les principales causes liées au phénomène de grossesse sont, entre autres, l’initiation précoce à la vie sexuelle, avec une faible utilisation des moyens de protection contre les grossesses et les IST, la délocalisation des filles du post-primaire, la proximité des écoles avec des sites d’orpaillage et des limites frontalières.A cela s’ajoutent les activités récréatives du bureau des élèves, l’influence des médias et des nouvelles technologies de l’information.
Les présumés auteurs de ces grossesses sont les élèves, les commercants, les corps habillés et les enseignants. Les conséquences sont le statut précoce de la jeune fille à celui de mère, l’abandon du domicile, l’auto- stigmatisation, la stigmatisation des camarades, la déscolarisation et la baisse de performance.
Par ailleurs, les études menées sur l’évanouissement des jeunes filles ont montré 21 cas d’évanouissement , dont la manifestation est individuelle, et 14 cas qui se passent de façon collective, parfois avec ou sans perte de connaissance et d’agitations.La plupart des évanouissements est due soit à une atteinte psychologique, surnaturelle ou médicale. La baisse du rendement scolaire et les changements de comportement suite aux évanouissements en sont les conséquences imédiates.L’équipe de consultants a donc fait des recommandations et propositions de stratégies de prévention et de prise en charge des grossesses non désirées et des évanouissements. A cet effet, les consultants recommandent que l’on mette l’accent sur l’amélioration du niveau de connaissance des élèves sur les risques liés à la sexualité, en agissant dès le primaire. Que l’on sensibilise les parents afin qu’ils assument mieux leur rôle d’éducateur et qu’on accompagne les élèves vulnérables au niveau des établissements. L’implication des services de santé, de l’action sociale, des ONG et associations est fort souhaitée dans cette lutte. Quant à la lutte contre le phénomène d’évanouissement, elle constituera, selon les exposants ,à mettre en place un groupe de réflexion chargé d’élaborer un protocole d’action pour les évanouissements individuels, pris en charge par des personnels des établissements scolaires formés à cette fin, et un protocole d’action pour les évanouissements collectifs, pris en charge par une cellule de crise. De plus ,l‘adoption de mesures d’accompagnement scolaire des filles victimes en seront autant de solutions pour en finir avec ces deux phénomènes dans nos établissements scolaires. C’est avec plaisir que l’équipe a recueilli les recommandations et suggestions des participants en vue de parfaire la sortie très prochaine d’un document traitant des problèmes de grossesses non désirées et cas d’évanouissement des jeunes filles en milieu scolaire .