Le ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale, Clément Pengdwendé Sawadogo, a donné une conférence de presse hier, 8 janvier 2018, dans les locaux de son département. Ce face-à-face avec la presse a été dicté par la polémique née de la création du Haut Conseil du dialogue social (HCDS). Leaders syndicaux, analystes politiques ou citoyen lambda se posent déjà de nombreuses questions sur l’opportunité de la création d’une telle institution ou fustigent la désignation de certains de ses membres, qui ne seraient pas assez représentatifs de leur organisation. Qu’à cela ne tienne, le conférencier estime que cette institution permettra au Burkina Faso d’économiser des énergies qui se chiffrent à des dizaines de milliards de francs CFA.
«Il s’agit d’une nouveauté, donc il était tout à fait normal que nous partagions le maximum d’informations avec vous afin que vous puissiez relayer les données utiles à une meilleure connaissance de l’institution par l’opinion la plus large et permettre ainsi aux citoyens de l’appuyer à atteindre les objectifs de sa création.» C’est en ces termes que le ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale, Clément Pengdwendé Sawadogo, a planté le décor. Il fait allusion à la création du Haut Conseil du dialogue social (HCDS), une institution de promotion du dialogue et de prévention de conflits sociaux à caractère national relevant du monde du travail. Cependant, le Conseil des ministres du 4 janvier 2018 venait à peine de divulguer les membres qui composeront cet organe que des voix se sont élevées pour opiner sur la pertinence et le bien-fondé d’une telle institution.
Selon le chef du département de la Fonction publique, l’idée de l’instauration d’un cadre national de dialogue social trouve ses origines en 2014, où une étude avait été commanditée dans ce sens avec l’appui du Bureau international du travail (BIT). Il a relevé au passage que le Burkina Faso restait l’un des pays membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) à ne pas disposer de ce type d’organe. «Un atelier tripartite de validation de ladite étude a été convoqué et, en épousant les conclusions, les participants ont formulé des recommandations dont une proposition pour la création d’un cadre national de dialogue social entre le gouvernement, les organisations professionnelles d’employeurs et les organisations syndicales des travailleurs », a fait savoir Clément P. Sawadogo.
Il a ajouté que le décret du 5 mai 2017 portant création, attributions et fonctionnement de ce cadre a invité les mandants tripartites à proposer leurs représentants, à raison de dix titulaires et de dix suppléants par composante. A écouter le tenant du crachoir, si l’Etat et les organisations professionnelles d’employeurs ont envoyé leurs représentants, les organisations syndicales, elles, ont fait parvenir à son ministère, le 30 août 2017, une liste de 18 noms (titulaires et suppléants). Elles auraient opté de compléter la liste ultérieurement (Voir la liste exhaustive 2e encadré).
Outre les membres déjà nommés, le président du Faso désignera le président dudit Conseil, une personnalité qui aura rang de président d’institution. Il y aura également la nomination d’un secrétaire général en Conseil des ministres sur proposition du ministre chargé du Travail. Clément P. Sawadogo a précisé que le futur organe aurait la charge de contribuer à la prévention et au règlement des conflits sociaux émanant du monde du travail, de promouvoir la concertation sur toute question relative au climat social et de procéder à des études et recherches visant à renforcer les capacités des partenaires sociaux.
Aboubacar Dermé