Après sa première sortie le mois dernier, l’opposition politique burkinabè organise de nouveau le dimanche 28 juillet prochain à Ouagadougou, une marche-meeting de protestation contre le Sénat. Le chef de file de l’opposition au Burkina Faso (CFOP-BF), Zéphirin Diabré, a convié les hommes de médias à une conférence de presse pour en parler. C’était le jeudi 25 juillet 2013 à son siège.
En rappel, le 29 juin 2013, des Burkinabè étaient sortis sur l’ensemble du territoire national pour dire non au Sénat et à la vie chère. Les revendications de l’opposition avait, à cette occasion, été présentées dans un message adressé au président du Faso. Ce message, malheureusement jusque-là, est resté sans écho et Zéph de se demander si le chef de l’Etat n’a pas entendu la désapprobation, sinon la colère de ses compatriotes ? Outre ce silence, le gouvernement «s’entête à vouloir mettre en place le Sénat et convoque les conseillers municipaux pour le 28 juillet, afin de faire élire ceux d’entre eux qui vont y siéger». Face à cet entêtement, l’opposition n’a pas une autre alternative que la lutte.
Elle appelle de nouveau les Burkinabè à sortir nombreux le dimanche 28 juillet 2013 pour marcher, exprimer leur colère et faire pression sur le gouvernement, afin qu’il renonce à ses projets jugés funestes. Les citoyens seront donc dans les rues de la capitale pour encore une fois dire «non au Sénat, non à la révision de l’article 37, non à la politique du gouvernement qui ignore la misère du peuple !». Pour la manif, des consignes ont été données par le comité d’organisation et portées à la connaissance du public, via la presse nationale. Tout est fin prêt et les marcheurs sont invités à respecter scrupuleusement les mesures tout au long de l’itinéraire. Celui-ci se présente comme suit : Place de la Nation-Avenue du Médiateur-Avenue Gamal-Abdel-Nasser-Avenue Mgr Joahnn-Thévenoud-Avenue de la Cathédrale-Avenue Dr Kwamé-N’Krumah-Rond-point des Nations-unies-Avenue de la Nation-Place de la Nation.
Il n’y aura pas de message à remettre à une autorité, et la marche concerne singulièrement Ouagadougou. Parlant du Sénat, l’opposition salue la publication de la lettre pastorale des évêques du Burkina qui ont fait preuve de courage. Cette deuxième chambre du Parlement, selon le CFOP, n’est autre chose qu’une étape qui mène tout droit à la révision de l’article 37 de la Loi fondamentale. Un prétexte pour le régime en place d’imposer aux Burkinabè un pouvoir à vie qui permettra à un clan de continuer de gérer le pays comme une boutique familiale.
L’opposition se porte très bien
La conviction de Zéphirin Diabré est que le pouvoir doit rester au peuple et les richesses du Burkina doivent profiter à ses fils et filles sans distinction. Le chef de file de l’opposition demande aux citoyens de dépasser leurs querelles idéologiques et personnelles. Ils doivent seulement comprendre qu’autour des questions qui divisent se joue l’avenir des enfants du Faso. Au-delà de la politique, il s’agit tout simplement d’une question nationale.
L’opposition, a confirmé son chef, se porte très bien, beaucoup mieux qu’elle ne s’est jamais portée. La cohésion en son sein, a-t-il souligné, se renforce. Sur 43 membres du CFOP, 35 ont signé la déclaration de boycott du Sénat. Les commissions mises sur pied travaillent normalement et leurs conclusions ne sauraient tarder. Pour tout dire, l’opposition est confiante. Concernant l’allusion faite à la politique néolibérale par Tolé Sagnon lors du meeting contre la vie chère le 20 juillet dernier à Ouagadougou, et dont il est un fervent défenseur, Diabré a été on ne peut plus clair.
Il dit n’avoir ni peur ni honte d’être un néolibéral. Cela l’amuse quand il entend certains clamer leur appartenance à l’idéal marxiste, communiste… Zéph, lui, est un néolibéral. Plus il avance dans son parcours, plus il observe la marche du monde et plus il est en phase avec celui-là. Pour lui, il va falloir certes compter sur ses propres forces, mais sans oublier que la bonne volonté, l’effort national et la bonne gestion nationale ne peuvent à eux seuls permettre de régler convenablement l’ensemble des problèmes de tous les Burkinabè. Le monde aujourd’hui est néolibéral. On ne parle plus que de cela. Les autres idéologies pour lesquelles le CFOP a du respect ne sont plus du tout à la page. L’idéologie néolibérale, ajoute Jean-Hubert Bazié de la Convergence de l’espoir, est une philosophie, une façon d’agir pour faire avancer le pays.