Le CDP version Assimi Kouanda restera dans l’histoire comme celui qui aura amené une sorte de big bang dans le parti présidentiel. Tout a commencé avec ce congrès qui a vu la mise à l’écart des pères fondateurs du CDP. On leur a trouvé un point de chute bien nommé, "des conseillers du bureau" alors que tout le monde sait qu’on ne leur demandera aucun conseil. Si c’était à la fonction publique, ce serait l’occasion d’avoir un bureau désespérément vide avec seulement une table, une chaise brinquebalante et un calendrier datant d’au moins une décennie. L’occupant peut s’adonner à la lecture des romans policiers genre "SAS" ou bien se lancer dans le turfiste ou PMU’B, c’est ça le garage paradi !!!
Depuis ce fameux congrès donc des bonzes du CDP y sont parqués et semblent faire bon cœur contre mauvaise fortune, sinon même se complaisent dans cette nouvelle situation qui les fait descendre de leur piédestal. Dans peu de temps on oubliera jusqu’au nom de certains. Ainsi va la politique politicienne au Faso. Certains des mis à l’ écart ont été vainement sommés par leurs supporters d’aller voir ailleurs ou de créer un parti politique pour contrer le CDP qui aurait montré de l’ingratitude à leur égard. Rien n’y fit. Entre la peur de se voir coller un procès pour mauvaise gestion et jouir tranquillement de sa mise à l’ écart, les choix semblent clairs. "Qui est fou" disait Simon Compaoré, le maire de Ouagadougou.
Ainsi, il n’y avait rien à attendre du côté des "has been" du CDP, seulement le petit viendra de là où on l’attendait le moins. En effet, pour n’avoir pas été retenue en tête de liste, la députée Saran Sérémé a dans une correspondance adressée au secrétariat exécutif du CDP, tout simplement, décidé de quitter le navire "par conviction", dit-elle. Voilà une femme qui a des "couilles", oui des "C" d’éléphant contrairement aux éléphants connus qui restent la queue entre les jambes. En première lecture, la démissionnaire a pris toutes ses responsabilités et l’assume. C’est courageux mais moins politique si on comprend bien, comment au Faso on peut entrer aisément en politique par la porte du parti au pouvoir mais qu’en ressortir, reste compliqué, même si on subit des humiliations
En dépit de tout cela, la députée Saran Sérémé s’est jetée à l’eau où il y a des crocodiles aux dents biens acérées qui rodent sur la berge. A la lumière de cette façon de voir, on peut même craindre pour l’avenir tout court de la députée démissionnaire. Les couards vont trembler pour elle en prévision du mal qui peut lui arriver, d’autres diront tout simplement qu’elle n’aurait pas dû faire ça. En conseil, elle devrait faire comme tout le monde, c’est-à-dire se contenter de ce qu’on lui donne surtout que dans son cas, c’est juste une question de positionnement. J’entends de là des voix chuchoter ceci "elle au moins a eu la chance d’être sur les listes en 2e position et ceux qui n’y sont pas alors…" C’est vrai, des gens ont sabré le champagne parce qu’ils sont suppléants et presque sûrs de ne pas se retrouver à l’Assemblée nationale mais ils en tirent une fierté non feinte ; c’est presqu’une victoire le fait d’être sur les listes du parti au pouvoir, on se fout du rang. Alors difficile pour ceux là de comprendre que Saran Sérémé a jeté l’éponge parce qu’elle est classée 2e. Où est le problème ?
Et pourtant il y en a. Il faut que la politique se mène par conviction et courage. Il ne s’agit pas de choisir le camp des vainqueurs et se dire grand politique ; cela nous rappelle le cas de ce politicien ivoirien, Laurent Dona Fologo qui a joué avec le vent de la victoire pendant longtemps mais qui aujourd’hui se cherche. Le cube Maggi finit toujours par se dissoudre dans la sauce et disparaître Saran Sérémé a eu du courage et a pris ses responsabilités ; advienne que pourra !!!!!