Le Réseau des parlementaires burkinabè pour l’eau potable, l’hygiène et l’assainissement (REPHA-BF) avec le soutien de Water Aid a effectué une sortie de terrain, du 7 au 9 décembre 2017, dans la ville de Dori en vue de s’enquérir des contraintes et potentialités en matière d’eau potable et d’assainissement.
Le Réseau des parlementaires burkinabè pour l’eau potable, l’hygiène et l’assainissement (REPHA-BF) a séjourné pendant 72 heures dans la capitale du Liptako pour constater les conditions d’accès à l’eau potable, l’hygiène et l’assainissement des populations. Pour ce faire, la mission parlementaire a d’abord échangé avec les services de la direction régionale de l’eau et de l’assainissement du Sahel et le 1er adjoint au maire de Dori, Boureima Bokoum. Ensuite, elle a visité les latrines de la maternité du centre hospitalier régional de Dori avant de se rendre dans deux établissements scolaires. Pour le porte-parole du REPHA-BF, Michel Badiarra, en qualité de représentants du peuple, les membres du réseau se soucient de l’accès à l’eau potable par la population du Sahel. Par conséquent, a-t-il insisté, ils sont venus voir les potentialités qui existent en matière d’eau et d’assainissement et toucher du doigt les réalités du terrain afin de mieux défendre les populations de cette partie du pays. De la présentation faite par le directeur régional de l’eau et de l’assainissement du Sahel, Tidjane Nikiéma, sur les ressources en eau de la région spécifiquement sur le forage Christine situé dans la province de l’Oudalan, le député Badiarra a souligné qu’il a retenu globalement des difficultés. «Le directeur régional nous a fait le point qui nous a permis de savoir qu’à Dori, il y a des périodes où il y a l’eau en abondance surtout en saison hivernale. Cependant, il existe des périodes où la denrée se fait rare à telle enseigne que les populations sont obligées de se déplacer vers d’autres zones pour se procurer l’eau non seulement pour les hommes mais aussi abreuver les animaux», explique-t-il. Il a, en outre, confié que la mission s’est renseignée sur les potentialités du forage Christine qui connaît des difficultés de gestion. A ce sujet, Michel Badiara a révélé qu’il est souhaitable que des solutions idoines soient trouvées afin de permettre aux populations d’avoir l’eau en permanence. Rappelons que le forage Christine est une infrastructure hydraulique située dans la partie nord de la commune de Déou. Cet ouvrage hydraulique pastoral est important pour les pasteurs burkinabè, maliens et nigériens qui y conduisent leurs animaux pour les abreuver.
«C’est vraiment décevant»
Au cours de leur mission, les députés ont fait un tour à la maternité du centre hospitalier régional de Dori pour voir comment les latrines y sont gérées. De l’avis de M Badiarra, c’est un service où les besoins sont pressants et les patientes qui utilisent ces toilettes sont spéciales. «Grande était notre surprise lorsque nous avons mis pied dans ces latrines! C’était la désolation. Nous ne pouvions pas penser un seul instant qu’on investisse beaucoup d’argent dans les infrastructures sanitaires de ce genre pour permettre à la population de se sentir à l’aise quant à l’utilisation des toilettes et de constater qu’il n’existe aucun entretien. C’est vraiment décevant», s’indigne le député Badiarra.
Le 1er adjoint au maire de Dori, Boureima Bokoum, a apprécié positivement la visite de terrain des députés. A propos du taux d’accès des populations à l’eau potable dans sa commune, M. Bokoum a affirmé qu’il est à 85%. Concernant celui de l’assainissement, il a laissé entendre que ce taux est faible dans la mesure où les villages rattachés à la cité du Liptako ne répondent pas aux normes. Il a dit avoir saisi l’opportunité pour égrainer un certain nombre de préoccupations afin que les membres du REPHA-BF puissent plaider la cause de ces citoyens. Abondant dans le même sens, une usagère rencontrée à la fontaine, Habibou Bancé, a salué l’initiative des députés puisque les populations souffrent pour avoir le liquide précieux en saison sèche. C’est pourquoi, elle a lancé un cri du cœur afin que la question de l’eau trouve une solution et du coup soulager les femmes de la commune de Dori.
La mission parlementaire a achevé sa visite au centre d’enfouissement technique de la ville composé de deux ouvrages. Il s’agit des ouvrages de gestion des boues de vidange et des ordures ménagères.
Souaibou NOMBRE