OUAGADOUGOU - Le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré a annoncé dimanche une réforme des salaires dès le mois de février pour trouver une solution à la fronde sociale à laquelle il fait face depuis son arrivée au pouvoir.
"J'annonce que dès le mois de février, le gouvernement engagera [la] réforme du système des rémunérations en concertation avec les partenaires sociaux et les autres composantes de la Nation pour donner naissance à une fonction publique moderne, dynamique, tournée vers le développement et au service exclusif des usagers", a déclaré M. Kaboré dans son discours du Nouvel An.
Pour le chef de l'Etat burkinabè, la persistance des revendications salariales et les demandes d'amélioration des conditions de vie des travailleurs dans les différents secteurs posent avec acuité et urgence la nécessité d'une réforme du système des rémunérations dans la fonction publique pour plus d'équité et de justice sociale.
M. Kaboré a expliqué que l'année 2017 aura été marquée par une certaine agitation sur le front social, dans plusieurs secteurs, avec de fortes attentes quelques fois teintées de surréalisme et d'impatience.
"Nous devons nous convaincre que nous ne pourrons réformer efficacement nos institutions et moderniser notre administration sans nous départir des mauvaises pratiques et habitudes qui pèsent sur la qualité des services publics et la gouvernance vertueuse que nous souhaitons de tous nos vœux", a-t-il déclaré.
"Ce n'est pas en nous enlisant dans l'incivisme, dans les grèves perlées et le dialogue de sourds que nous pourrons accélérer le développement au profit de tous", a-t-il ajouté.
Il a rappelé qu'il importe de mettre fin à la méthode qui consiste à régler les revendications de travailleurs au cas par cas, car "une telle démarche ne prend pas en compte la nécessaire vision d'ensemble qui devrait présider à toute initiative destinée à satisfaire les revendications des fonctionnaires".
Cette approche a eu pour conséquence d'entraîner des distorsions énormes de traitements qui doivent être corrigées, a-t-il affirmé.
"Force est de reconnaître qu'en matière salariale, quelles que soient la pertinence et la réalité des revendications, il n'est plus possible de continuer à avoir une approche sectorielle qui a conduit à l'impasse dans laquelle se trouvent notre fonction publique et notre économie, dont les capacités internes d'investissement en faveur de la grande majorité des Burkinabè sont mises à rude épreuve", a insisté M. Kaboré.