Le Larlé Naaba Tigré, promoteur du mung bean, haricot localement baptisé being tigré au Burkina Faso, a rencontré le dimanche 24 décembre 2017 les producteurs du village de Sèrè dans la province de la Kossi. Il a présenté la céréale et expliqué ses avantages sur les plans thérapeutique, économique et agroalimentaire.
Sauver le monde de la faim via la production à grande échelle du mung bean. Tel est l’objectif visé par le Larlé Naaba Tigré, promoteur de cette légumineuse. Le dimanche 24 décembre 2017, à la demande des producteurs de Nouna, province de la Kossi, l’agrobusinessman s’est rendu à Sèrè pour livrer les secrets de la céréale aux populations locales. Après une brève visite de courtoisie aux notabilités de Nouna précisément les chefs de canton, c’est au tour des populations du village de Sèrè à une vingtaine de kilomètres de Nouna de bénéficier de la conférence du coutumier, promoteur de nouvelles filières à savoir le moringa, le mung bean, le jatropha, le chaya etc. Accueilli en liesse par les populations de Sèrè, le Larlé Naaba a indiqué que ses tournées dans les provinces visent à sensibiliser à la nécessité de s’unir pour lutter efficacement contre la faim et la pauvreté en milieu rural. Pour lui, le moyen idéal de parvenir à l’autosuffisance alimentaire est la culture des spéculations à courte saison et à haut rendement. Le mung bean, selon l’agriculteur, se place au cœur de ces cultures. « C’est un haricot béni», a dit le chef. La légumineuse, des explications du visiteur, a un potentiel nutritif inouï. Sur le plan culinaire, elle se cuisine sous diverses formes (spaghetti, pain, gâteaux etc.). Parlant de ses vertus thérapeutiques, le Larlé naaba a indiqué que le mung bean immunise le corps humain contre les maladies comme la tension artérielle, le diabète et favorise l’éveil d’esprit des enfants. Mieux, au niveau agraire, il a, selon les techniciens, un cycle court donc favorable aux récoltes précoces. Il pousse également sur tous les sols et a un rendement inégalé à aucune autre spéculation.
Une ambulance par mois pendant un an
Pour le maire de la commune urbaine de Nouna, Issoufou Traoré, le conseil municipal s’est réjoui de l’adoption du mung bean par les producteurs de la province. Il dit mettre tout en œuvre pour les accompagner dans la culture du « being tigré ». Après avoir suivi les enseignements du Larlé sur la plante d’origine indienne, l’édile de Nouna s’est dit rassuré que dans un futur proche, la céréale va révolutionner le monde paysan. Le représentant de l’union des producteurs de Nouna, Vincent Ouédraogo, quant à lui, a salué l’introduction de la spéculation à Nouna. Il a affirmé que les producteurs sont à leur première campagne de production du mung bean.
D’ores et déjà, ils ont perçu les avantages et la rentabilité de la culture. C’est au regard de ces atouts que les producteurs ont pris l’engagement devant le promoteur d’emblaver 60 hectares de mung bean au cours de la campagne 2018-2019. « En une année de production nous avons constaté que le rendement à l’hectare du mung bean équivaut à celui de cinq hectares de sésame, la principale culture dans notre zone», a affirmé M. Ouédraogo. Pour relever le pari de la production en masse, les producteurs souhaitent un appui en produits fertilisants (engrais bio, compost), et en semence. Ils ont également plaidé pour l’ouverture d’un comptoir d’achat des récoltes à Nouna. Des doléances qui ont requis l’adhésion du ministre du Mogho naaba. Mieux, celui-ci a pris la résolution d’accompagner les acteurs en matériel d’irrigation (motopompe) et compte offrir une ambulance au conseil municipal de Nouna.
D’ailleurs, conformément à sa politique de proximité sociale avec les populations rurales, le coutumier a fait savoir que tout le long de l’année 2018, il va offrir gracieusement à chaque fin de mois, une ambulance à une localité de son choix. Et ce, mis à part ses projets en faveur de l’éducation, l’agriculture, la santé, l’électrification rurale etc.
Wanlé Gérard COULIBALY