Le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré a appelé les syndicats de l'éducation, qui menacent de paralyser le système éducatif en janvier, à plus de retenue pour préserver l'avenir des enfants.
"Je lance un appel aux syndicats de l'éducation pour observer la plus grande retenue, dictée par le sens de la responsabilité, car il s'agit ici de l'avenir immédiat de l'école burkinabè, et donc de celui de nos enfants", a déclaré vendredi M. Kaboré à l'occasion de la cérémonie de présentation des vœux des diplomates accrédités au Burkina Faso.
"J'invite donc tous les partenaires sociaux à la modération, afin qu'ensemble, dans un esprit constructif, nous engagions une réflexion globale pour trouver les solutions appropriées à leurs préoccupations, sans hypothéquer l'avenir des générations présentes et futures", a-t-il ajouté.
La Coordination nationale des syndicats de l'éducation (CNSE), en mouvement depuis plusieurs mois, a annoncé un arrêt de travail de 72 heures à partir du 9 janvier prochain pour réclamer de meilleures conditions de vie et de travail.
Pour le président burkinabè, l'année 2017 a été marquée par de nombreux mouvements sociaux qui se sont traduits par des sit-in et des grèves à répétition, parfois dans le non-respect de la législation en la matière.
Il a souligné que "ces derniers jours, des élèves et des jeunes, sous prétexte de soutenir les mouvements de grève des enseignants barrent les routes et bloquent le trafic national et international avec tous les désagréments et les conséquences fâcheuses qui en découlent", notamment sur les plans de l'économie, de la sécurité et de la mobilité.
"Il est évident aujourd'hui qu'en matière de satisfaction des revendications salariales, il n'est plus possible de continuer à imaginer des solutions au cas par cas, en dehors d'une approche d'ensemble, à l'échelle de la fonction publique. C'est un impératif de justice sociale et d'équité que je me dois de faire absolument et nécessairement respecter", a-t-il préconisé.
Dans une déclaration publiée la semaine dernière, le Syndicat des agents des impôts a appelé ses militants à soutenir la grève des enseignants, estimant que le gouvernement dispose de ressources pour satisfaire leurs demandes.
"Au sujet des finances de l'Etat, le Syndicat des agents des impôts a toujours soutenu que l'argent existe dans ce pays et peut être mobilisé à travers la lutte contre la corruption, la fraude et l'évasion fiscale dans les secteurs de l'or, des banques, des télécommunications, des importations", a-t-il déclaré.