La direction générale du Trésor et de la Comptabilité publique organise, les 28 et 29 décembre 2017, à Ouagadougou, sa 19ème conférence annuelle des services du Trésor sur les défis et perspectives de la mise en œuvre des textes de l’UEMOA.
L’économie burkinabè a besoin de se conformer aux normes de gestion financière de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA). En effet, pour appliquer les nouveaux textes adoptés dans cet espace communautaire, la Direction générale du Trésor et de la Comptabilité publique (DGTCP) organise les 28 et 29 décembre 2017, à Ouagadougou, sa 19ème conférence annuelle des services du Trésor (CAST). 164 participants du ministère en charge de l’économie, de l’Ordre des experts comptables et de la Commission de l’UEMOA prennent part à cette rencontre. Ils vont analyser la comptabilité en droits constatés et patrimoniale ainsi que la mise en œuvre de la comptabilité matières à travers le thème central : « La mise en œuvre des textes internalisant les directives de finances publiques de l’UEMOA : défis et perspectives pour le Trésor public ». A l’ouverture des travaux, la ministre de l’Economie, des Finances et du Développement, Rosine Coulibaly, a indiqué que la 19ème CAST s’inscrit dans le sens du renforcement de la gestion de l’administration. Pour elle, l’analyse de cette thématique va apporter des solutions concrètes à la modernisation de la gestion budgétaire et comptable des organismes publics. D’où, des réflexions profondes pour satisfaire aux exigences des partenaires de l’Etat dans le cadre de la réforme de la gestion budgétaire et comptable. « Cette attitude est impérieuse dans notre contexte socio-économique qui nous impose de faire preuve d’ingéniosité pour compenser la modestie des ressources publiques », a-t-elle noté. La ministre en charge de l’économie s’est dit, par ailleurs, satisfaite de l’approche de budgétisation et d’exécution des dépenses publiques par programme. Ce qui témoigne, de son point de vue, du grand pas effectué par le Burkina Faso dans la gestion des finances publiques, notamment dans ses volets budgétaires. « Nous avons une obligation, à partir du 1er janvier 2019, suivant les dispositions des directives communautaires, de tenir une comptabilité susceptible de donner aux décideurs et aux citoyens une visibilité sur les droits et obligations de l’Etat et son patrimoine », a-t-elle affirmé. La problématique de la tenue de la comptabilité suivant le principe des droits constatés, a-t-elle poursuivi, se pose avec acuité au Burkina Faso qui ne fait pas recours à des principes comptables ‘’attribués’’ pendant longtemps au secteur privé.
Accompagner les réformes
Selon le directeur général du Trésor et de la Comptabilité publique, Naby Abraham Ouattara, la présente CAST va se pencher sur la problématique de la mise en œuvre des textes internalisant les directives communautaires de finances publiques. « Il ne s’agira pas de repenser les dispositions de notre ordonnancement juridique mais de réfléchir à la démarche de mise en adéquation de nos pratiques aux innovations déjà consacrées », a-t-il déclaré. Le thème de la 19ème CAST se situe, a-t-il expliqué, dans une logique de concertation et de confrontation d’idées pour maîtriser tous les contours du volet comptable. « Cette 19ème CAST va nous permettre de réfléchir à comment mieux nous organiser pour accompagner la mise en œuvre des réformes en matière de finances publiques », a-t-il ajouté. La comptabilité de l’Etat, a-t-il précisé, doit être rénovée conformément aux dispositions du nouvel ordonnancement juridique des finances publiques. Le Trésor public burkinabè ne souffre pas, de l’avis du directeur général du Trésor et de la Comptabilité publique. Seulement, a-t-il souligné, il veut mieux s’organiser pour l’avenir en termes de gestion des finances publiques. Pour lui, l’Etat ne peut pas non plus brandir sa fierté concernant la connaissance de son patrimoine, mais il doit opter pour la bonne gestion des biens publics. « Aujourd’hui, on demande à l’Etat d’avoir un bilan comme une société, de bien connaître son patrimoine et de présenter des états financiers pouvant être certifiés par des experts comptables, la Cour des comptes, etc. », a-t-il relevé. Naby Abraham Ouattara a souhaité, ainsi, de voir les défis relevés dans l’application des normes comptables internationales, de la comptabilité en droits constatés et celle matières.
Boukary BONKOUNGOU