L’Assemblée nationale a clôturé, le vendredi 22 décembre 2017 à Ouagadougou, sa session ordinaire de l’année, au cours de laquelle elle a, entre autres, voté quinze lois dont celle de finance pour 2018 et cinq résolutions et interpellé l’exécutif par diverses questions.
Au regard des grèves au «rythme exponentiel», le président de l’Assemblée nationale, Alassane Bala Sakandé, a exhorté le gouvernement et les syndicats à trouver un compromis dont le Parlement veillera au respect.
Adoption du budget de l’Etat exercice 2018, vote de quatorze lois et cinq résolutions ; treize questions d’interpellation du gouvernement ; la mise en place de la chambre d’appel de la Haute cour de justice ; le renouvellement du bureau du Parlement et des Commissions générales ; la restitution des travaux de trois commissions d’enquête ; la participation aux activités des Unions parlementaires mondiale et africaine et à celles des parlements communautaires CEDEAO et UEMOEA ; une tournée de prise de contact entre le président Alassane Bala Sakandé et les populations. Telle a été, d’après son premier responsable, l’action de l’Assemblée nationale au cours de sa deuxième session ordinaire tenue du 27 septembre au 22 décembre 2017. Dans son discours de clôture de la session dite budgétaire, le président de l’institution a déclaré que la loi de finances 2018 prend en compte l’essentiel des aspirations des populations et traduit la volonté du gouvernement d’élargir les possibilités de financement endogène des projets et programmes de développement.
Selon M. Sakandé, l’exécution dudit budget se prépare sous de bons présages, notamment le fait que, d’après l’African Performance Index, le Burkina Faso a réalisé la meilleure croissance économique dans toute l’Afrique, s’affirmant ainsi comme l’une des locomotives du continent. Pour que les choses aillent mieux au cours de l’année qui s’annonce, le deuxième personnage de l’Etat burkinabè a invité le gouvernement à appliquer les recommandations issues des rapports des commissions d’enquête sur les systèmes éducatif et sanitaire. Une commission parlementaire y veillera, a-t-il indiqué. Il a invité l’exécutif à prendre toutes les mesures
idoines pour recouvrer les pénalités que des attributaires de marchés publics doivent payer. Le successeur de feu Salifou Diallo s’est, du reste, prononcé sur la situation nationale «marquée surtout par la persistance des attaques terroristes» contre lesquelles il a exhorté le gouvernement à mettre diligemment en œuvre les résolutions et recommandations issues du Forum national sur la sécurité. L’incivisme généralisé, péril intérieur A ses concitoyens, il a lancé un appel à l’unité, avec comme ciment, l’amour de la patrie, afin de triompher de l’ambition des terroristes de briser le rêve burkinabè d’une nation prospère et solidaire. «La lutte sera peut-être longue, pénible, coûtera encore du sang. Mais la victoire est inéluctable parce que notre combat est juste, parce que nous défendons la mère patrie et nous sommes situés du bon côté de l’Histoire», a-t-il assuré. Outre la menace venue de l’extérieur, a-t-il dénoncé, un péril intérieur, non moins pernicieux, menace les fondements de la nation : il s’agit de l’incivisme géné- ralisé. Ceci a cours, a-t-il déploré, dans les écoles, les collèges, les universités, l’administration et les institutions publiques
dans lesquelles, parmi tant
d’autres méfaits, l’autorité de l’Etat est bafouée et l’intérêt général sacrifié. Pour Alassane Bala Sakandé, l’Etat a consenti des efforts multiples en faveur des travailleurs et le gouvernement est sans cesse disposé au dialogue. Mais, at-il affirmé, certains syndicats en font dans la logique du rapport de force. Il en a voulu pour preuve «la surprenante et grave décision des enseignants du primaire et du secondaire de prendre en otage les évaluations des élèves». Face à tout cela, il a exhorté les syndicats et l’exécutif à trouver un compromis dont l’Assemblée nationale veillera au respect.
Le président de l’Assemblée nationale a aussi analysé le contexte international, y dénonçant une «mondialisation sans foi ni loi» dont les victimes sont les jeunes Africains qui, partant à la recherche du «paradis occidental», finissent parfois dans l’enfer libyen. Le départ des députés pour les vacances a eu lieu en présence d’une dizaine de membres du gouvernement dont le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, de présidents d’institutions, d’ambassadeurs et de représentants d’organisations internationales.
Jean Philibert SOME