Dans quelques semaines, Fulgence Ouedraogo sera papa pour la première fois. Le 3e ligne de Montpellier sait déjà qu'il racontera son histoire à son fils. Celle d'un enfant né à Ouagadougou, au Burkina Faso, il y a 31 ans. Envoyé à 3 ans par ses parents dans une famille d'accueil en France.
« Oui, j'ai été déraciné, dit le rugbyman. Je suis arrivé dans un village, au nord de Montpellier. Mais quand on est jeune, on a aussi la possibilité de vite s'adapter. Je me suis très vite intégré dans ma famille d'accueil, à l'école, avec mes amis ou à l'école de rugby. Pourtant, c'est très difficile quand on est jeune de comprendre qu'on a ses parents dans un pays et qu'ils nous ont envoyé dans un autre. Mes frères et soeurs étaient là-bas et moi non. Il m'a fallu du temps pour comprendre le geste de mes parents et être en paix avec ça. » A 25 ans, cela s'est décanté : « J'ai commencé à me poser les bonnes questions, à réfléchir et à renouer avec mes origines. Ce n'était pas évident à vivre. Après, j'avais la chance de m'épanouir en France, mais il restait quand même un vide. »
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