«Houndé Gold Opération» est officiellement rentrée dans sa phase de production, ce samedi 9 décembre 2017 à Houndé. La cérémonie d’inauguration de cette mine d’or a été patronnée par le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré.
18 mois après la pose de la première pierre, la mine d’or Houndé Gold Operation (HGO) est désormais opérationnelle. En effet, le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, qui a assisté, le 30 juin 2016 à Houndé, au lancement des travaux de construction de l’infrastructure minière, y est retourné, ce samedi 9 décembre 2017, pour procéder à la coupure du ruban marquant la coulée symbolique du premier lingot d’or. L’acte marque ainsi le début de la phase d’exploitation du métal jaune. Pour Roch Marc Christian Kaboré, revenir à Houndé pour participer à l’inauguration de cette mine est un moment important pour la nation burkinabè. Car, a-t-il justifié «six à huit tonnes d’or y sont attendues par an, soit 20 milliards de F CFA pour renflouer les caisses de l’Etat burkinabè». En plus de cette incidence financière qu’elle aura, la mine est un potentiel pourvoyeur d’emplois et les chiffres attendus, a fait savoir le président du Faso, sont parlants. «700 emplois permanents seront créés sans compter les emplois non permanents», a rassuré le chef de l’Etat. D’où cet appel de Roch Marc Christian Kaboré aux populations de Houndé et ses environs, «à savoir exiger ce qui est possible». «Je demande chaque fois, que le dialogue soit mis en avant, pour permettre aux investisseurs de savoir qu’ils ont raison d’investir au Burkina Faso», a souhaité le Président du Faso.
60 tonnes d’or pour la production nationale en 2019
HGO, selon le ministre des Mines et des Carrières, Oumarou Idani, vient porter au nombre de douze, les mines industrielles, dont onze d’or et une de zinc. Le ministre a révélé que la courbe de production du métal jaune est croissante, ces dernières années. De 36 tonnes en 2015, Oumarou Idani a indiqué que la production a grimpé à 38,5 tonnes d’or en 2016, et a franchi la barre des 40 tonnes en novembre 2017. Le secteur minier burkinabè, à écouter le chef du département des mines, a de beaux jours devant lui. «4 mines sont en construction, et 5 nouveaux permis d’exploitation ont été délivrés», a annoncé le ministre. Cela, a-t-il ajouté, sans compter les nombreux permis de recherche demandés et octroyés et les investissements croissants dans la recherche. Oumarou Idani a même pris l’engagement pour une production record de 60 tonnes d’or en fin 2019. «J’engage les sociétés minières à franchir la barre de 45 tonnes en fin 2017, 55 en 2018, et 60 tonnes d’or en 2019», a-t-il promis. Cette cérémonie a permis également au ministre Oumarou Idani, de dénoncer l’orpaillage qui, à l’entendre, fait perdre près de 250 milliards de F CFA de recettes d’exportation et fiscale à l’Etat burkinabè. D’où la nécessité pour le ministre en charge des mines d’encadrer et d’organiser le sous-secteur de l’artisanat minier.
Plus de 600 milliards de F CFA d’investissement en 30 mois
C’est en cela, a indiqué M. Idani, que l’Agence nationale d’encadrement des exploitations minières artisanales et semi mécanisées (ANEEMAS) récemment créée, trouve sa justification.
Le Président directeur général (PDG) du groupe «Endeavour Mining», dont «Houndé Gold Operation» est une filiale, Sébastien de Montessus, s’est aussi réjoui du début effectif de l’exploitation de la mine. Son groupe, a-t-il confié, a investi plus de 600 milliards de F CFA en 30 mois au Burkina Faso, notamment dans les mines de Houndé et de Karma dans le Yatenga. Le souhait de Sébastien de Montessus est que les populations puissent bénéficier le plus possible de la richesse produite par la mine de HGO. Pour ce qui est du volet écologique de l’exploitation, il a rassuré qu’un plan important de réhabilitation de la mine est prévu. Le maire de Houndé, Boureima Dissa Gnoumou a, pour sa part, souhaité voir sa commune et les populations locales tirer le meilleur profit de cette mine. Pour cela, le bourgmestre a plaidé, entre autres, pour «l’accélération de l’opérationnalisation du fonds minier de développement local» et pour plus d’égard pour les entreprises locales dans l’octroi des marchés de la mine. Cela, a-t-il expliqué, pourra contribuer un tant soit peu à atténuer le renchérissement du coût de la vie dans la cité de Houndé. Un renchérissement à laquelle la mine a «involontairement» contribué.
Alpha Sékou BARRY
Babou Eric BAZIE
(AIB Houndé)