Dans le cadre des activités de la 19e Conférence internationale sur le Sida et les Infections sexuellement transmissibles (IST) en Afrique, qui se tient du 4 au 9 décembre 2017 en Côte d’Ivoire, la Fédération internationale pour la planification familiale (IPPF) a organisé un dialogue avec les médias, le 6 décembre 2017 à Sofitel hôtel, dans la capitale ivoirienne. Une rencontre qui a permis aux responsables de l’IPPF non seulement de plaider pour le raffermissement des relations entre leur structure et les médias, mais aussi de prôner la promotion de l’éducation sexuelle complète des jeunes afin de lutter plus efficacement contre le VIH/Sida, les grossesses précoces et non désirées, et les avortements.
La Fédération internationale pour la planification familiale région Afrique (IPPFRA) veut raffermir ses relations avec les médias afin de mieux jouer son rôle au profit des femmes, des jeunes et des adolescents en matière de défense de leurs droits sexuels et reproductifs. Pour ce faire, elle a tenu, le 6 décembre dernier à Abidjan, une rencontre d’échanges avec les Hommes de médias de divers pays. Organisé dans le cadre des activités de la 19e Conférence internationale sur le Sida et les Infections sexuellement transmissibles (IST) en Afrique, ce dialogue avec les médias a été une tribune idéale pour les responsables de l’IPPFRA non seulement de faire connaître le rôle, les missions et les objectifs de leur structure aux journalistes, mais aussi de plaider pour la promotion de l’éducation sexuelle complète des jeunes. Pour le Directeur de l’IPPF Afrique, Lucien Kouakou, les médias constituent une plateforme fondamentale pour le changement de comportements. C’est pourquoi ce dialogue a été initié afin qu’au niveau de chaque pays, on puisse organiser des dialogues en vue de changer les mentalités par rapport à l’éducation sexuelle des jeunes. Il estime que si chacun joue sa partition, les choses évolueront positivement en matière d’éducation sexuelle des adolescents. Un sujet tabou mais dont il convient, dira-t-il, d’en parler car, a-t-il renchéri, si on ne parle pas de la sexualité, ce sera dangereux pour ce monde en mutation. Pour lui, il faut créer une nouvelle forme de communication pour promouvoir l’éducation sexuelle des adolescents et des jeunes, lutter contre les grossesses précoces et non désirées, les infections sexuellement transmissibles dont sont victimes certains jeunes, par ignorance. M. Kouakou a invité les journalistes à prendre la plume pour transformer le continent noir en un monde meilleur, où personne ne contracte une grossesse par ignorance, où personne ne sera contaminé par le VIH/ Sida par ignorance. Et de souligner que « si l’on ne s’engage pas à faire évoluer les choses, personne ne viendra le faire à notre place ».
Aborder avec plus d’engagement l’éducation sexuelle des jeunes
Le Directeur de l’IPPF Afrique a surtout souhaité que l’Education sexuelle complète (ESC) soit abordée avec plus d’évidence, avec plus de praticabilité et plus d’engagement car très peu de jeunes y ont accès. Toute chose qui contribue à augmenter le nombre des infections au VIH et à d’autres maladies sexuellement transmissibles. Pour sa part, l’IPPF accorde une grande importance au rôle que joue la presse. C’est pourquoi elle a décidé de renforcer chaque année les capacités des Hommes de médias afin qu’ils puissent mieux comprendre les thématiques qu’elle aborde, parler plus des maux qui minent la société, a-t-il dit. « Hier, j’ai vu l’image d’une jeune fille qui a été violée, infectée de VIH et pire, a un cancer du col de l’utérus. J’ai eu la chair de poule, mais je ne sais pas écrire comme vous. C’est pourquoi je vous en fais cas, afin que vous puissiez en parler comme CNN l’a fait avec la vente des esclavages en Libye », a-t-il lancé aux journalistes. Il les a encouragés à parler plus des questions liées à l’éducation sexuelle des jeunes, à l’avortement et aux grossesses précoces et non désirées. C’est dans cette optique, fera-t-il savoir, qu’un prix a été institué par l’IPPF pour récompenser les journalistes qui auront produit les meilleures œuvres sur les thématiques dont traite sa structure. La mise en place du réseau des journalistes de l’IPPF en 2012, s’inscrit également dans ce cadre, a indiqué le conseiller principal en communication de l’IPPF, Césaire Pooda. Ce dernier qui a présenté l’IPPF avant les échanges, a indiqué que celle-ci existe depuis 1952, mais a pris son envol en Côte d’Ivoire en 1972. Selon ses explications, la Fédération internationale pour la planification familiale région Afrique (IPPFRA) a pour rôle de défendre les droits sexuels et reproductifs en Afrique, avec comme domaine d’intervention l’avortement, le plaidoyer, la contraception, l’égalité entre les sexes, le VIH/Sida, l’amélioration des prestations de services de santé sexuelle et génésique dans les situations d’urgence humanitaire, la défense des droits à la santé sexuelle, la santé des femmes, des jeunes et des adolescents. Selon toujours M. Pooda, l’IPPF est présente dans plus de 40 pays et a son siège régional Afrique à Nairobi au Kenya. Depuis 6 décennies, l’IPPFRA offre des services d’informations et de soins de santé de qualité aux personnes vulnérables, mal desservies et difficiles d’accès. La vision de l’IPPFRA est un continent où tous les hommes, femmes et jeunes ont pleinement accès à l’information et aux services dont ils ont besoin ; un continent où la sexualité est considérée comme un aspect naturel et précieux de la vie, un droit fondamental de l’Homme.
Renforcer les liens de collaboration
Pour jouer pleinement son rôle, l’IPPF a besoin des médias, d’où la rencontre avec les hommes et femmes de médias afin de renforcer les liens de collaboration, a signifié M. Pooda. Il a soutenu que les médias parlent plus de politique que des questions sociales. Or, a-t-il fait remarquer, il faut que les gens soient en bonne santé pour pouvoir parler de politique. Les responsables de l’IPPFRA n’ont pas manqué d’apporter des éléments de réponse aux nombreuses questions posées par les Hommes de médias dont certains ont aussi apporté des contributions pour plus de visibilité des activités de l’IPPF. En plus de la rencontre avec les Hommes de médias, différentes communications ont été livrées aux participants par des sommités de la santé, des politiques, etc. Nous y reviendrons dans nos prochaines éditions.
Dabadi ZOUMBARA (de retour d’Abidjan)