Les conseillers municipaux de l’UPC (Union pour le progrès et le changement-parti di chef de file de l’opposition) de Gorom-Gorom déplorent le manque d’initiative et d’ouverture du maire. Ils l’expliquent dans ce compte-rendu d’une assemblée générale tenue le 26 novembre.
«Les conseillers de l’Union pour le Progrès et le Changement(UPC) de la commune de Gorom-Gorom ont tenu une assemblée générale élargie aux représentants des différentes communes de l’Oudalan, le 26 novembre 2017 dans le village de Tasmakat.
Présidée par le Premier adjoint au Maire de Gorom-Gorom, M. Yacouba Abdoulaye MAIGA, l’Assemblée générale a examiné des sujets relatifs à la situation nationale, à la situation provinciale et à la participation à la gestion communale, ainsi que des questions diverses.
Au chapitre de la situation nationale, le Correspondant régional et le député ont fait un exposé sur la vie du parti et apporté le salut et les encouragements du Président Zéphirin DIABRE aux structures locales de l’UPC.
Les conseillers, après cet exposé, se sont réjouis des décisions prises par la direction du parti, et ont exhorté celle-ci à poursuivre l’assainissement du parti à tous les niveaux.
Au chapitre de la situation provinciale, les conseillers ont souligné avoir participé à toutes les sessions des conseils municipaux auxquelles ils ont été conviés.
Cependant, ils ont déploré le manque d’initiative et d’ouverture du maire de Gorom-Gorom. C’est un refus de collaborer qui indispose le premier et le deuxième adjoints au maire, de même que les présidents de commissions très peu sollicités dans les prises de décisions engageant l’avenir de la commune.
L’Assemblée générale a aussi évoqué l’affaire de la mare de Darkoye. En effet, depuis le mois de septembre 2017, un conflit d’intérêt oppose les riverains de la mare de Darkoye au maire de Gorom-Gorom, le second ayant installé de force un exploitant maraicher. Cette mare fait partie de la zone Kissi-Beiga classée zone de pâturage depuis la fondation, en 1827, du royaume de l’Oudalan par Mohamadin Ag Effoda. Elle est comprise de nos jours dans la charte foncière locale adoptée en 2015 par la délégation spéciale de la commune de Markoye, de la concession de chasse du Beli et du site RAMSAR dont la convention internationale a été adoptée le 02 février 1971 et ratifiée par le Burkina Faso (Haute-Volta à l’époque).
Que s’est-il passé autour de cette mare ?
En septembre dernier, plus de cinquante (50) individus du village de Gangani ont procédé à un abattage sauvage d’arbres pour défricher et clôturer des lopins de terres au titre d’une exploitation maraichère. Intriguées par cette action inconcevable, les populations ont saisi, en guise de protestation, les autorités compétentes (services forestiers et haut-commissaire).
A cet effet, des rencontres ont eu lieu afin de mettre un terme à ce conflit. Il a été entendu que les protagonistes devaient s’abstenir d’entreprendre une action quelconque jusqu’à nouvel ordre et que cette question devait trouver une solution dans les concertations avec les communautés. Cependant, selon le Code de l’environnement, des sanctions devaient être prises pour dissuader les contrevenants ayant agi sans autorisation du service de l’environnement et des populations rive raines qui disposent d’un comité de gestion de la mare.
Contre toute attente, le jeudi 23 novembre 2017, le maire de Gorom-Gorom, M. Ibrahim Ag Attahir, s’est rendu à Darkoye et a ordonné la mise en exploitation des parcelles délimitées et clôturées par ses protégés. Cette décision a révolté les autres villages qui ont manifesté leur colère en s’attaquant aux installations faites avec des épineux coupés sur les lieux.
En rappel, cette mare est réputée pour ses potentialités en matière d’élevage, de pêche, d’oiseaux migrateurs, de cure salée, de tourisme (la concession de chasse du Beli), et de tubercules de nénuphar prisées par les populations, surtout en temps de soudure. Les populations de Darkoye, à travers leur organisation, ont reçu un financement pour y semer du fourrage (le bourgou) importé du Mali voisin et subvenir aux besoins alimentaires du cheptel.
En clair, à travers cette affaire, le maire a créé des risques d’affrontements intercommunautaires. Les conseillers UPC ont donc déploré l’inertie du Haut-Commissaire de l’Oudalan qui n’a pas mesuré l’ampleur de la situation, malgré le contexte d’insécurité alarmant. Le maire, fut-il issu du parti au pouvoir, ne pouvait prendre une telle décision sans avoir consulté ses adjoints et la commission de l’environnement.
Dans un registre proche, les conseillers UPC ont échangé sur la perte de bétail par intoxication au cyanure, dans le village de Gosey 2. Ils demandent au Maire de prendre urgemment des mesures pour empêcher l’utilisation anarchique de ce produit nuisible à la santé humaine et animale.
Enfin, les conseillers se sont plaints du fait qu’un agent fictif opère à la mairie de Gorom-Gorom. Hamidou Ag Abdoulaye, ancien Secrétaire général de la mairie d’Oursi, siège tranquillement à la mairie de Gorom-Gorom, alors que la commune d’Oursi qui l’emploie, le réclame. Sous la transition, il a détourné plus de dix millions de francs CFA (les preuves sont disponibles).
Le Haut-commissaire a reçu plusieurs plaintes au sujet de cet agent indélicat et fictif devenu conseiller spécial par défaut, mais sans suite. Hamidou Ag Abdoulaye envenime le climat de travail au sein de l’exécutif municipal. Par conséquent, il doit rejoindre son poste de travail sans délai.
Débutée à 10 heures, la séance a pris fin à 15 heures dans une ambiance de camaraderie.»
Tasmakat, le 26 novembre 2017
Le Président du Comité provincial,
Yacouba Abdoulaye MAIGA
Médaillé d’honneur des collectivités territoriales