L’Association nationale des étudiants burkinabè (ANEB) s’en est pris Le 6 décembre 2017 sur le campus à des étudiants qui n’observaient pas son mot d’ordre de grève de 72h. Une altercation est vite arrivée et des étudiants ont été blessés. Quelle honte!
Le temple du savoir transformé en un ring. Des étudiants qui, au lieu de mener des débats d’idées, mènent plutôt des démonstrations de force. La scène, regrettable, a été vécue mercredi matin à l’Université Ouaga I. Les grands garçons de Zogona se sont copieusement battus. Des gourdins même auraient été utilisés pour en découdre avec « l’ennemi ». Mais qu’est-ce qui a bien pu poussé les étudiants à en arriver là?
L’histoire remonte à, il y a quelques semaines, quand suite à une rixe entre un étudiant d’anglais et son délégué de promotion, le premier avait écopé d’une sanction disciplinaire. Soit, l’invalidation de son premier et deuxième semestre (S1 et S2) et une suspension d’une année. Après avoir purgé sa peine, il devrait demander publiquement pardon à son camarade. Une punition qui passe mal à l’Association nationale des étudiants burkinabè (ANEB). Le mouvement estudiantin a donc tenu des grèves sans que les lignes ne bougent. Le plus récent débrayage, celui du 06 novembre, tournera au vinaigre, car ne rencontrant pas l’assentiment de tout le monde.
« En tant qu’étudiant, je souscris entièrement au mot d’ordre de grève de l’ANEB. Mais j’ai remarqué, qu’il y a des camarades qui ont été instrumentalisés par l’administration pour saboter la lutte. Ceux-ci sont alors passés de salle en salle avec la manière forte pour inviter les gens à faire cours. Nous nous sommes mis alors en position pour apporter la riposte », tente de se justifier, Yahaya Rakistaba, vous l’aurez deviné, un membre de l’ANEB.
Mais pour d’autres, l’ANEB ne doit pas dicter sa loi sur le campus. C’est donc eux qui ont tenté de suivre les cours et qui ont subi le courroux des Anebistes. Le bilan de l’affrontement fait état de plusieurs blessés dont des cas graves qui ont été pris en charge au CENOU et à l’hôpital Yalgado. La situation a nécessite le déplacement sur les lieux du ministre de l’Enseignement supérieur, Alkasoum Maiga venu constater les faits. Il n’a pas usé de langue de bois pour condamner la situation: « C’est triste pour un campus. L’université mérite bien plus que cela. C’est un espace où on doit mener un débat, une dialectique d’échanges. Quand on est battu du point de vue des arguments, on fait balle à terre. Malheureusement, certains ont pris des gourdins pour s’exprimer. Cette manière de faire ne respecte pas la logique de la lutte syndicale. Il n’y a pas autre qualificatif, c’est de la violence pure et nous disons que cela ne peut plus perdurer »
Ainsi les étudiants ne finissent pas de faire parler d’eux. Et de quelle manière? En effet, après s’être mal illustrés lors de l’entretien qu’ils ont eu avec le président français, Emmanuel Macron, les voici encore sur la scène du….RIDICULE
Halima K