L’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de Lutte contre la corruption (ASCE-LC), en partenariat avec plusieurs OSC, a animé un point de presse le 5 décembre 2017 à Ouagadougou. Il s’est agi, pour elle, de donner les grandes lignes de la commémoration de la journée du 9 décembre consacrée à la lutte contre la corruption.
Cette année, la commémoration de la Journée internationale de lutte contre la corruption se tiendra à Gaoua, en marge des festivités du 11- Décembre. C’est ce qu’a fait savoir l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de Lutte contre la corruption (ASCE-LC), le 5 décembre dernier. Organisées en partenariat avec d’autres structures dont le Réseau africain des journalistes pour l’intégrité et la transparence (RAJIT), le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), les activités commémoratives s’articuleront autour du thème : « Mobilisation contre l’impunité dans la lutte contre la corruption au Burkina Faso ». Cela, parce que nul ne doute, dans l’élan de lutte contre la corruption, que des résultats notables ont été engrangés, particulièrement sur le plan législatif et institutionnel. Entre autres, a cité Ousmane Jean Pierre Siribié, Secrétaire général de l’ASCE-LC, l’adoption de la loi anti-corruption et ses décrets d’application et la mise à nu de certaines
pratiques de corruption. Mais, a-t-il déploré, le constat est que l’environnement est marqué par un état général d’impunité des crimes, malgré les révélations qui sont souvent faites. « Combien de rapports ont épinglé des auteurs de malversations diverses et combien y a-t-il de crimes et de dossiers pendants devant les tribunaux ? », s’est-il demandé. Et de répondre que « certains cas récents retiennent l’attention : le dossier Ousmane Guiro qui a connu un jugement à polémique, le cas de la CNSS avec des prêts accordés à des opérateurs économiques au mépris de la règlementation, les détournements de fonds au niveau de l’Office national d’identification et de l’Institut géographique du Burkina ». Pour tous ces faits, de l’avis du SG de l’ASCE-LC, il y a lieu d’agir avec diligence et célérité, afin de punir les auteurs à la hauteur de leurs forfaits. « L’impunité nourrit la corruption et il faut véritablement sévir pour empêcher le passage à l’acte. Quand la sanction est insignifiante par rapport au crime commis, cela sonne comme un encouragement au crime », a-t-il martelé. Le thème de cette année, a-t-il poursuivi, vise donc à pointer du doigt le fait qu’on ne peut parler de lutte contre la corruption en occultant ce maillon essentiel de lutte contre l’impunité. L’adoption de la loi portant prévention et répression de la corruption et la revalorisation du statut des acteurs de la justice doivent, à son sens donc, constituer un encouragement pour que ces derniers jouent pleinement leur rôle dans ce combat de lutte contre la corruption. Pour ce qui est de la commémoration proprement dite, elle sera marquée par des actions de sensibilisation envers l’ensemble des acteurs. Il est prévu, à cet effet, la diffusion d’émissions sur le thème et l’animation de panels avec des leaders d’opinion et des élus locaux.
Adama SIGUE