Ouagadougou - Le ministre en charge de la Recherche scientifique Alkassoum Maïga a interpellé hier lundi les acteurs de la recherche, «à rompre avec la folie qui consiste toujours à penser qu’on est meilleur lorsqu’on est unique dans son domaine».
«C’est une folie! La grandeur d’un scientifique, c’est dans la capacité qu’il a d’assurer sa relève. C’est dans la capacité qu’il a à faire en sorte que les jeunes qui le côtoient soient des jeunes qui le jalousent dans le bon sens au point de vouloir le remplacer», a indiqué le ministre Alkassoum Maïga.
M. Maïga s’exprimait lundi matin à Ouagadougou, à l’ouverture du Symposium international sur la science et la technologie (SIST).
«Si nous n’avons pas réussi cet exercice, nous aurions tous échoué et nous allons tous contribuer à saborder la recherche scientifique et l’enseignement supérieur», a-t-il ajouté.
L’assertion du ministre Maïga a été confirmée par le Docteur en management des projets Mahamoudou Kiemtoré.
«Dans notre contexte, quand les gens savent qu’ils ont un candidat qui peut leur faire ombrage, ils sont prêts à mettre leur véto. Je suis allé jusqu’au DEA en sciences politiques et on a refusé de me prendre au doctorat. C’est un système que nous avons vécu à l’université Ouaga I Pr Joseph KI-ZERBO. C’est pour ça qu’on l’a contournée pour aller se former ailleurs», a-t-il confié lundi au site Lefaso.net.
En rappel, le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation a lancé en juin dernier, un test de recrutement de 100 Assistants et de 47 Attachés et Ingénieurs de recherche au profit du Centre national de la recherche scientifique et Technologique (CNRST).
« Le combat (pour le recrutement) n’a pas été facile parce qu’après un processus très long, il manque encore 20 postes non pourvus en personnel. Si dans 5 ans, on doit faire le même processus de recrutement, le stock de candidats va vite être épuisé», a affirmé Alkassoum Maïga.
Selon lui, la volonté de recrutement est réelle, mais les ressources humaines compétentes font défaut.
Une affirmation que ne semble pas partager Mahamoudou Kiemtoré qui a postulé cette année, dans la discipline «Gestion» mais qui n’a pas été retenu.
«Quand je regarde l’université de Ouagadougou, c’est un environnement fermé entre quelques individus qui se retrouvent là-bas et qui en font un camp militaire où les gens décident de qui doit entrer, qui doit avancer, qui ne doit pas avancer», a-t-il expliqué à Lefaso.net.
De son point de vue, «si on veut arriver à un développement harmonieux au Burkina Faso et en Afrique de façon générale, il faut qu’on ait le courage de déconstruire notre système».
Agence d’Information du Burkina
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