« La Révolution bolchévique de 1917 : leçons et perspectives pour les luttes d’émancipation des peuples » ; c’est sous ce thème que se sont tenues les deuxièmes journées anti-impérialistes organisées par une brochette d’Organisations de la société civile telles que l’Organisation démocratique de la jeunesse (ODJ), le Manifeste des intellectuels, l’Union générale des étudiants du Burkina (UGEB). Deux activités ont meublé cette journée : un panel sur le thème central et un meeting- concert populaire. Venus d’Afrique et d’Europe, les participants ont dénoncé l’omniprésence du colon en Afrique et la récente visite du président français, Emmanuel Macron, au Burkina. Cette activité a eu lieu à Ouagadougou, le 2 décembre dernier, au Palais de la jeunesse et de la culture Jean-Pierre Guingané.
La Révolution russe de 1917 est vue par les progressistes, les révolutionnaires et communistes du monde entier comme la plus grande révolution du XXe siècle. Cette année, note Gabin Korbéogo, Secrétaire général de l’ODJ, marque la commémoration du centenaire de cette révolution sur fond de l’exacerbation de la crise du système capitaliste impérialiste mondial et de guerres anti-impérialistes en Afghanistan, en Irak, au Yémen. Ceci a justifié le choix du thème des deuxièmes journées anti-impérialistes : « La Révolution bolchévique de 1917 : leçons et perspectives pour les luttes d’émancipation des peuples ». Ces journées constituent, selon le SG de l’ODJ, une occasion pour la jeunesse progressiste et révolutionnaire, de s’armer politiquement et idéologiquement afin de renforcer la solidarité internationale et de s’engager sans réserve dans la lutte pour l’avènement d’un changement révolutionnaire en faveur des peuples. Le choix du présent thème, a-t-il signifié, veut inculquer à ces jeunes comment l’URSS a pu forger son développement sans banquiers, sans propriétaires terriens et sans capitalisme impérialiste.
A la tribune, face à des participants de rouge vêtus, Gabin Korbéogo s’est offusqué contre l’attitude de certains dirigeants africains. « L’on assiste, en Afrique, à des remises en cause graves des libertés démocratiques et politiques sur fond de velléités de guerres civiles réactionnaires et de pouvoir à vie au Togo, en République démocratique du Congo, etc. », a-t-il lancé. L’incapacité des dirigeants africains a pour conséquence le fait que de multiples jeunes, frappés par le désespoir, tentent de rejoindre le prétendu eldorado occidental par des embarcations de fortune et se noient dans la méditerranée quand ils ne sont pas réduits à l’esclavage.
Au plan national, c’est également un tableau sombre que présente le SG de l’ODJ. Il dénonce « la faillite du pouvoir MPP et de ses alliés qui, en deux ans de gestion du pouvoir, ont révélé leur incapacité à apporter des réponses idoines aux préoccupations pressantes du peuple ». C’est pourquoi l’organisateur en chef de ces journées estime que l’insurrection n’est pas allée jusqu’au bout. Il interpelle les dirigeants à se ressaisir à temps.
Les jeunes communistes, progressistes et révolutionnaires ne pouvaient passer sous silence la récente visite d’Emmanuel Macron au Burkina. Pour eux, cette visite n’est rien d’autre qu’une mission de sauvegarde des intérêts de l’impérialisme et de reconquête géopolitique et stratégique. Ils dénoncent l’adresse du jeune président à la jeunesse africaine. « Cette adresse, empreinte de mépris, de déni et de démagogie, s’inscrit dans la continuité de la politique française en Afrique », a martelé Gabin Korbéogo. « A bas l’impérialisme ! A bas le néocolonialisme ! A bas la présence des armées étrangères au Burkina ! A bas le Franc CFA ! Vive la révolution », ainsi scandaient les participants, le poing levé, à chaque cri de guerre.
Ousmane TIENDREBEOGO (Collaborateur)