Les parlementaires burkinabè, à travers leur Réseau pour la promotion des droits de l’enfant (REPRODEN), entendent bouter la malnutrition des enfants hors du Burkina Faso. Ils organisent, à cet effet, un atelier du 23 au 25 juillet 2013 à Ouagadougou, pour en déterminer leur rôle et engagement.
Le Réseau des parlementaires pour la promotion des droits de l’enfant (REPRODEN) veut attaquer, de front, le phénomène de la malnutrition des enfants burkinabè. A travers un atelier qu’ils organisent du 23 au 25 juillet 2013, à Ouagadougou, les députés et leurs partenaires techniques et financiers entendent se donner les moyens pour combattre le fléau. Au Burkina Faso, 1/3 des enfants en sont concernés. Les chiffres révélés par l’UNICEF font état d’environ 165 millions d’enfants de moins de 5 ans qui souffrent de malnutrition chronique dans le monde dont 60 millions en Afrique.
Selon le 1er vice-président de l’Assemblée nationale, Naboho Kanidoua, représentant le président de l’institution, cet atelier sur la malnutrition sera d’autant plus important qu’après avoir fait l’état de la situation, déterminer les mesures et dégager les pistes pour la réduire, il s’agira pour les parlementaires de voter des lois concernant le bien-être des populations. En outre, pour mieux appréhender la malnutrition au Burkina Faso, les représentants du peuple iront sur le terrain.
Dans le cadre du contrôle de l’action gouvernementale, ils prendront la mesure de ce qui est entrepris, en vue de prendre des « mesures palliatives pour prévenir et éradiquer la malnutrition des enfants et que les parlementaires puissent être dotés d’outils d’information nécessaires pour faire convenablement leur travail », a expliqué Naboho Kanidoua. Abondant dans le même sens, la coordonnatrice du REPRODEN, Marie Claire Guigma/Nassa, a laissé entendre que l’intérêt de l’atelier est de faire d’abord « émerger dans les consciences de la population, le concept de la malnutrition comme mal au développement même du pays ».
Pour elle, à l’issue des travaux, les parlementaires pourront disposer d’une feuille de route d’actions ou d’interventions en faveur d’une meilleure prise en charge nutritionnelle des enfants. La première sera mise à profit pour des communications en vue de conscientiser les participants sur le phénomène de la malnutrition. La deuxième journée sera consacrée à une observation directe sur le terrain. A cet effet, les parlementaires visiteront le Centre hospitalier Yalgado-Ouédraogo à Ouagadougou, des sites de prévention et le centre médical de Zorgho. Quant à la troisième journée, elle leur permettra de capitaliser les informations engrangées sur le terrain.
Juger sur pièce
Pour la coordonnatrice du REPRODEN, les défis nationaux sont aussi ceux du parlement. En créant le Réseau et en lui assignant pour mission la protection des droits des enfants, la IVème législature marquait sa détermination à participer activement au combat de l’Etat burkinabè pour assurer l’effectivité de l’application des droits fondamentaux des citoyens. C’est pourquoi, a ajouté la coordonnatrice du REPRODEN, Marie Claire Guigma/Nassa, grâce à l’accompagnement des partenaires techniques et financiers, et particulièrement l’UNICEF et sous la conduite de Roch Marc Christian Kaboré, ancien président de l’Assemblée nationale, (fortement applaudi par les participants à l’atelier), le Réseau a réalisé des actions-phares. Celles-là ont suscité un véritable engouement des communautés et un vif intérêt des partenaires techniques et financiers.
Il s’agit, entre autres, de la recherche d’alternatives pour la réinsertion sociale des enfants en situation de rue, l’instauration du dialogue intergénérationnel suivi de l’élaboration de la charte intergénérationnelle qui s’avère être aujourd’hui un véritable instrument de construction et de maintien de la paix sociale. La marraine de l’activité, Christiane Tiao, épouse du Premier ministre, a montré sa disponibilité à accompagner les parlementaires. Elle s’est réjouie du fait que les produits locaux seront mis en valeur par les participants à l’atelier. « Ils vont nous montrer, à travers ces trois jours de réflexion, comment on peut valoriser ces produits au lieu de vitamines achetées en pharmacie », a-t-elle souligné.
La représentante-résidente de l’UNICEF au Burkina Faso, Félicité Tchibindat, a réitéré la disponibilité de son organisme à soutenir la partie burkinabè. En tant que chef de file des partenaires techniques et financiers dans la lutte contre la malnutrition des enfants, elle a montré l’intérêt qu’il y a à s’y investir car, selon elle, « pour chaque dollar investi, il y a 30 en retour sur investissement ». Si tel est le cas, les enfants devront en sortir gagnant. Ce qui n’a pas empêché la représentante des enfants, Mlle Larissa K. Ouibga, d’interpeller les parents en se demandant pourquoi les enfants « ont faim et sont malnutris alors qu’il y a tant de nourriture aujourd’hui ? ».
Un sketch concocté par la troupe théâtrale de l’espoir de M’ba Boanga, a dépeint les comportements des parents qui, par ignorance, exposent leurs enfants dans la malnutrition.