Le Conseil économique et social (CES) a clos les travaux de sa deuxième session ordinaire de l’année 2017 le mercredi 29 novembre 2017, à Ouagadougou. Placée sous le thème : « La prolifération des habitats spontanés et la problématique de l’accès à un logement décent : quelles solutions pour une saine urbanisation et l’effectivité du droit au logement au Burkina Faso », les conseillers sont parvenus, à l’issue des échanges, à des recommandations en vue de relever le défi.
«Le taux d’urbanisation au Burkina Faso est passé successivement de 3,7% en 1960 à 6,4% en 1975, 12,7% en 1985 puis à 15,5% en 1996. Il était de 22,7% en 2006 et estimé à 31,5% en 2016. Si cette évolution est appréciable en termes de dynamique, elle cache cependant des difficultés aux niveaux socio-économique, environnemental, culturel et politique ». Tel est l’un des constats qui s’est dégagé lors de la session ordinaire de l’année 2017 du Conseil économique et social (CES).
Débutée depuis le 2 novembre 2017, c’est le 29 novembre 2017 que la session a refermé ses portes. En effet, durant quatre semaines, les participants ont, entre autres, échangé sur l’état des lieux de la prolifération du phénomène de l’habitat spontané au Burkina Faso, le cadre institutionnel et juridique du secteur de l’urbanisme et de l’habitat au Burkina Faso, la problématique du droit au logement au Burkina Faso et effectué également des sorties terrains. A l’issue des travaux, les participants sont parvenus à des recommandations visant à résoudre la problématique de l’accès à un logement décent au Burkina Faso.
Au titre de ces recommandations, concernant l’apurement du passif du foncier urbain, les conseillers ont souhaité, entre autres, la restructuration à court terme des zones non loties, la reprise des opérations de lotissement à la suite de l’apurement du passif du foncier. Relativement à l’information des populations sur la perception du droit au logement, les participants à la session ont suggéré la mise en place de mécanismes d’information et de sensibilisation des populations, dans l’optique d’une bonne perception du droit au logement. Pour ce qui est de l’application effective et rigoureuse des textes sur la gestion du foncier urbain, ils ont proposé l’application stricte des textes régissant la gestion du foncier urbain, la création d’une base de données informatisée du cadastre et la mise en cohérence des outils de planification. A propos de la viabilisation des sites des logements sociaux et de la qualité de ces logements, la session a conseillé une viabilisation des sites de logements sociaux déjà construits, une application rigoureuse de la loi n°057-2008/AN du 20 novembre 2008 portant promotion immobilière au Burkina Faso et un meilleur suivi dans les constructions des infrastructures pour des logements sociaux de qualité. Par rapport à la réhabilitation et à la protection de la ceinture verte de la ville de Ouagadougou, ils ont recommandé la prise de mesures concertées pour réhabiliter et protéger la ceinture verte de la ville de Ouagadougou et la mise en place d’une équipe pluridisciplinaire pour repenser de manière holistique, le concept de ceintures vertes en tant qu’outils intégrés de l’aménagement paysager des villes et de les inscrire dans les schémas directeurs d’aménagement et d’urbanisme. Gestion de la problématique d’accès au logement, un impératif
Pour le président du Conseil économique et social, Dr Moïse Napon, à travers les différentes communications faites et les enquêtes réalisées, il apparaît à la lecture que le Burkina Faso est
confronté à de nombreux défis dans le domaine de l’urbanisme et de l’habitat. De ce fait, il a indiqué que la mise en oeuvre effective des recommandations formulées par les participants à la session pourrait permettre une résolution adéquate des problèmes de l’urbanisation et de lutter efficacement contre le phénomène de la prolifération des habitats spontanés au pays des Hommes intègres. A l’en croire, il est urgent que des solutions idoines soient trouvées en vue d’anéantir le phénomène de la prolifération des habitats spontanés, de lutter contre l’occupation anarchique des espaces et de promouvoir une urbanisation durable des villes du Burkina Faso.
Par ailleurs, au nom de son institution, il a félicité le gouvernement pour l’initiative de construction des 40 000 logements et l’a encouragé à conduire cette opération à son terme afin d’éviter le sort qu’a connu l’opération des 10 000 logements. « Je souhaite au sortir de ces assises que vous puissiez mobiliser tous les circuits de sensibilisation, à travers vos organisations respectives afin de porter l’information juste là où il faut, pour nous donner les meilleures chances de succès dans notre quête permanente de l’excellence au profit du progrès et du bien-être des populations », a-til formulé à l’endroit des participants.