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Sommet Union européenne/Union Africaine: dans la continuité de Ouaga
Publié le jeudi 30 novembre 2017  |  L`Observateur Paalga
5ème
© AFP par Issouf Sanogo
5ème Sommet UA-UE: Cérémonie d’ouverture
Mercredi 29 novembre 2017. Abidjan. Ouverture du 5ème sommet UE-Afrique en présence de plusieurs chefs d`Etat dont le Président Français Emmanuel Macron.




Pour lui, l’étape de Ouaga aura été une répétition générale avant celle d’Abidjan. Après 48 heures de séjour dans notre pays, le président français, Emmanuel Macron, s’est envolé hier pour la lagune Ebrié où s’est ouvert le 5e Sommet Union européenne/Union africaine. Le thème principal de cette rencontre tournera autour des questions d’immigration et de sécurité, avec l’ambition de donner un meilleur avenir à la jeunesse africaine. Autant dire que c’est une continuité de l’adresse faite par le locataire de l’Elysée à la jeunesse burkinabè et africaine en général. Un sujet effleuré qu’il faudra revisiter en profondeur, notamment la question lancinante de l’immigration clandestine ; une problématique devenue encore plus douloureuse depuis la découverte, grâce à une vidéo de CNN, de ce marché aux esclaves en Libye où des Africains sont pris et vendus à l’encan, à des prix oscillant entre 200 et 300 dollars, soit à peine le prix d’un bon mouton de Tabaski.

« Un crime contre l’humanité, stade ultime d’une tragédie que nous avons laissé prospérer sur les routes… », a dit, emporté, Macron mardi à Ouaga. C’est lui d’ailleurs qui devrait être à Abidjan le porteur de l’initiative euro-africaine censée trouver la solution idoine à ce qui est devenu un véritable fléau : d’abord en frappant les criminels de tout poil, à l’image de ces passeurs qui s’enrichissent sur le dos de ces pauvres hères, et ensuite en venant en aide à ces migrants pour leur retour dans leurs pays respectifs. Décliné comme ça, ça paraît simple, mais se pose la question de savoir comment cette initiative pourrait être concrètement mise en application quand on connaît la complexité du problème. Les chiffres de l’Organisation internationale des migrations (OIM) font froid dans le dos : en effet, environ 3 000 migrants ont disparu en Méditerranée depuis le début de l’année. 164 000 autres sont arrivés, si on ose dire, à bon port en Europe dans la même période, dont les ¾ rien qu’en Italie, premier pays de contact. On se rappelle cette horde d’émigrés, tels des monstres marins sortis des abysses, surgie des eaux devant des vacanciers totalement stupéfaits.

En fait, ces chiffres sont même en baisse, puisqu’en 2016 de la même période, ils étaient quelque 350 000 à atterrir sur le vieux continent. On devrait se réjouir de cette baisse de moitié, sauf que le problème a été juste déplacé, car ce flux a été contenu en Libye où ces damnés de la terre se retrouvent comme dans une souricière, pris au piège dans un Etat qui n’existe plus que de nom depuis la chute de Kadhafi. Et c’est là qu’intervient la maltraitance de tous ordres, comme ce marché aux esclaves qui constitue un outrage à la conscience de l’humanité. Comment trouver une solution à cette quadrature du cercle, sachant que l’Union européenne finance les gardes-côtes libyens pour empêcher ces aventuriers d’arriver sur son sol alors que ces mêmes gardes-côtes participent au trafic ?

Dans cette tragédie, il faut donc reconnaître que les responsabilités sont partagées. Car, si les Européens sont incontestablement responsables en partie de ce drame, que dire de ces dirigeants africains dont le flux migratoire est proportionnel aux échecs politiques à donner à la jeunesse un avenir ou à tout le moins des raisons d’espérer ? Si ce n’est pas des discours, comme celui de Macron, dans la plupart du temps, ce sont des mesurettes pour saupoudrer les mille et une difficultés dans lesquelles baignent les jeunes totalement déboussolés et désorientés qu’ils proposent. Et que dire des intéressés eux-mêmes qui savent qu’ils ont peu de chances d’arriver à destination mais se lancent dans une aventure suicidaire, ou de ces parents qui vident leurs bas-de-laine pour financer d’improbables odyssées qui se terminent la plupart du temps dans la gueule de requins ou dans un marché aux esclaves ? Avec un, deux ou trois millions de francs CFA, ne peut-on pas entreprendre quelque chose chez soi ? Certes, le goût de l’aventure et la quête du mieux-être sont consubstantiels à l’être humain, mais au point de tomber dans les mailles d’une pratique avilissante abolie depuis le 19e siècle ?

Issa K. Barry
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