Quatrième du genre, l’Association des professionnels de la géo-information du Burkina Faso, APRO-GI/BF a célébré en différé, le samedi 25 novembre 2017 la journée internationale des Systèmes d’information géographique (SIG), sous le thème : « Contribution de la géomatique dans la gestion des ressources en eau ». Le Secrétaire permanent pour la gestion des ressources en eau, Moustapha Congo a ouvert la cérémonie à Ouagadougou.
La forte croissance démographique, l’industrialisation continue, notamment dans les pays en développement, la destruction du couvert végétal, les différentes formes de pollution, les inondations et les effets du changement climatique sont le chapelet de problèmes égrenés par les experts géomaticiens pour justifier l’indisponibilité des ressources en eau pour les besoins des populations. Cet argumentaire a prévalu au choix de la thématique eau au centre des intérêts de la géo-information de cette 4ème journée SIG dénommée « Teng magbo » ou mesure de la terre en mooré. Selon le Secrétaire exécutif de l’APRO-GI/BF, Bertin Kaboré « l’objectif principal de cette journée est de porter à la connaissance des décideurs, chercheurs et usagers du secteur de l’eau et le rôle incontournable de la géomatique dans la prise de décisions en matière de gestion des ressources en eau ». A cet effet, cinq communications ont été développées au profit des partenaires scientifiques et financiers, des experts géomaticiens et des spécialistes et étudiants de l’information géographique, participants de la rencontre. La 1ère communication a porté sur la « Protection des retenues d’eau: Utilisation de la géomatique pour la planification des actions prioritaires contre le comblement des retenues à l’échelle des bassins versants ». Les images satellitaires sont des données indispensables à l’exercice des SIG. Pour cela, une deuxième communication a été donnée par le représentant de AirBus/ Stonex, Omar Maïga sur la « Disponibilité et l’accès des données d’imageries satellitaires ». Dans la même dynamique, l’IGB a fait une communication sur les « Conditions de mise à disposition des données de l’Institut géographique du Burkina ». Un cas d’école a été développé sur le « Monitoring des zones agricoles irriguées du bassin de la Haute-Comoé par des techniques issues de la télédétection et de la géomatique » comme quatrième communication. La dernière communication s’est appesantie sur la « Gestion des ressources en eau dans la plaine alluviale de Karfiguéla à l’aide d’un SIG : Etude de la recharge induite de la nappe et sa vulnérabilité à la pollution ».
De l’exploitation du potentiel SIG
La géomatique joue un rôle important dans la gestion des ressources en eau et le Secrétaire permanent pour la gestion des ressources en eau, Moustapha Congo a soutenu que « plus qu’une science, elle est pour le décideur ce qu’est la canne pour l’aveugle ». En revanche, « la géomatique bénéficie de très peu de promotion dans les pays en voie de développement, en général et au Burkina Faso, en particulier » constate tristement le Secrétaire exécutif de l’APRO-GI/BF, Bertin Kaboré. S’il faut reconnaître que les SIG sont utilisés au Burkina Faso, force est de constater qu’il y a toujours des insuffisances « parce que sur le plan national, nous n’avons pas la cartographie du potentiel hydrique », a laissé entendre la directrice régionale de l’Eau et de l’assainissement du Centre, Mme Oubian/Derra Seïmata, co-marraine de la cérémonie. Selon elle, les difficultés rencontrées dans le secteur sont financières en plus de la faible capacité en ressources humaines car « par exemple, la direction régionale de l’Eau et de l’assainissement du Centre n’a pas d’expert géomatique alors que toute structure, tout secteur de gestion des ressources en eau doit avoir un expert en SIG et télédétection». Et le président du conseil de suivi de l’APRO-GI/BF, Claude Marcel Kiélem de se réjouir de la prise de conscience par les décideurs, de l’importance des SIG dans la gestion des ressources en eau parce qu’il est « convaincu que les SIG sont un outil d’aide à la décision et permettent d’éviter le tâtonnement face à des ressources financières limitées ». Il promet de promouvoir la formation des spécialistes à travers APRO-GI/BF « pour pouvoir prendre en charge tous les secteurs qui sollicitent les SIG ». Une journée gagnée aussi bien pour le secteur de l’eau, qui demande une main d’œuvre qualifiée en géo-information, que pour les étudiants géomaticiens venus nombreux accroître leur chance d’embauche à la fin de leur formation. Au niveau mondial, cette journée est célébrée chaque année le 18 novembre.
Etienne BOUGMA