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« De la contre-révolution à la répression au Burkina »: Un livre qui relate les déboires de six « proches » de Sankara
Publié le mardi 28 novembre 2017  |  Sidwaya
Journalisme
© aOuaga.com par Séni Dabo
Journalisme d`investigation en Afrique de l`Ouest : la Cellule Norbert Zongo créée pour sa promotion
Jeudi 9 juillet 2015. Ouagadougou. Pacific hôtel. La Cellule Norbert Zongo pour le journalisme d`investigation en Afrique de l`Ouest (CENOZO) a été portée sur les fonts baptismaux au terme d`une réunion de conceptualisation de 48 heures qui a réuni des journalistes ouest-africains. Photo : Jean Hubert Bazié, vice-président du Conseil national de la transition (CNT)




L’écrivain Jean Hubert Bazié a dédicacé, le samedi 25 novembre 2017 à Ouagadougou, un livre intitulé : L’Après Sankara, « De la contre-révolution à la répression au Burkina» . L’œuvre est une compilation des témoignages de six personnes qui partageaient les idiologies de Thomas Sankara et qui ont été « persécutées » après sa mort.

Le Front populaire instauré après l’assassinat, le 15 octobre 1987 du père de la Révolution burkinabè, Thomas Sankara, a fait voir des vertes et des pas mûres à des personnes jugées proches de ce dernier. En témoigne le dernier livre du premier docteur en sciences de l’information du Burkina Faso, Jean Hubert Bazié intitulé : L’Après Sankara, De la contre-révolution à la répression au Burkina. La dédicace de l’œuvre est intervenue, le samedi 25 novembre 2017 à Ouagadougou. C’est une compilation des témoignages de six« fidèles » du président Sankara dont l’auteur lui-même, sur les persécutions, les sévices corporels et moraux, les brimades dont ils ont été victimes à cause de leurs convictions et/ou leur refus de s’allier au nouveau régime. Ainsi, M. Bazié qui était à l’époque directeur du Centre de formation professionnelle de l’information (CFPI), actuel Institut des sciences et techniques de l’information et de communication (ISTIC) et collaborateur du défunt président, relate qu’après avoir passé des nuits froides au Conseil de l’entente, il s’est vu affecter comme professeur de français au lycée de Nouna, dans la Kossi.


Garantir ensemble les droits humains


ses problèmes ne s’arrêteront pas là car son témoignage indique des harcèlements politico-administratifs, le refus de son pays de le laisser occuper un poste au PNUD, ensuite à la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique, alors qu’il avait été retenu après les tests de sélection… Tout comme lui, Firmin Diallo, un ingénieur informatique, Batien Bénao, journaliste d’Etat à la retraite, Soumaïla Zéba, un ancien de la base aérienne révolutionnaire, Jean Emmanuel Oualy et Pascal Ouédraogo, tous deux enseignants à l’époque, racontent comment ils ont été « traumatisés » dans « leur chair et leur âme » par le Front populaire et par la suite, le pouvoir « démocratique » du président Blaise Compaoré. Pour avoir les récits complets, le livre est disponible à la librairie Les presses africaines à Ouagadougou au prix unitaire de 5000 F CFA. De l’avis de son auteur, il n’est pas un recueil de martyrs exemplaires, mais de gens dignes. « En outre, nous ne devons pas oublier ceux qui sont morts. C’est par les témoignages qu’on les ressuscite », a-t-il indiqué. Loin de « se positionner comme martyr prioritaire», celui qui se considère plus comme coordonnateur des témoignages qu’auteur de l’ouvrage a estimé que les blessures continuent, notamment à travers les victimes de l’insurrection populaire «qui attendent toujours qu’on s’occupe d’eux ». A cet égard, il a soutenu que l’œuvre est une invite à tout un chacun à avoir un sens élevé de la vérité et de la justice. Ce qui conduirait, selon lui, vers un pardon sincère et une réconciliation nationale. Quant au parrain de la dédicace, le chef de file de l’opposition politique, Zéphirin Diabré, il a salué le « courage » des témoins qui ont accepté « remuer un pan douloureux de leur vie, guidés uniquement par le besoin de faire en sorte que leurs déboires n’arrivent pas à d’autres ». Il a relevé que le livre évoque, à travers des témoignages poignants, une page sombre de l’histoire récente du pays marquée par une violation des droits et des libertés individuels. « Il met en lumière d’autres figures qui peuvent paraître anonymes, mais qui ont une dimension d’humanité et de dignité qui force l’admiration ». Aussi, il a invité chaque Burkinabè à lire l’œuvre afin que les faits décriés ne se répètent plus et qu’ensemble les Burkinabè créent une société dans laquelle le respect des droits humains, de l’intégrité physique et morale de la personne est garanti à tous.


Eliane SOME
Josiane KABORE
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