La direction de l’entreprise COLAS Burkina vient de hausser le ton ce 23 juillet 2013 aux environs de 12h avec la mise en demeure de 477 travailleurs sur les 535 environ que compte l’équipe. Ces derniers, qui observent un sit-in depuis le 22 juillet 2013, sont sommés de reprendre immédiatement le travail dans les 48h sous peine de se voir licencier.
Après le 30 mai 2013, les travailleurs de COLAS recrutés pour le bitumage de la route Banfora Sindou par le MCA observent de nouveau un arrêt de travail depuis le 22 juillet 2013. A entendre Dominique Bayala, délégué du personnel, joint au téléphone, cet arrêt est observé pour exiger la satisfaction de leur plateforme restée en l’état, malgré le protocole d’accord signé avec leur direction à l’Inspection du travail et qui avait permis la reprise du travail après 24h d’arrêt.
En effet, sur une plateforme revendicative en 5 points, les travailleurs exigeaient l’application effective de la grille salariale de Colas ; les contrats de travail (avec leur lieu de résidence réel) ; la descente mensuelle ; la prise en charge en matière de santé, et, enfin, l’indemnité de transport. A l’Inspection du travail, le consensus avait été obtenu sur 3 points. D’abord, sur la descente mensuelle où en plus du dimanche, l’employeur acceptait deux jours ouvrables par mois; la plupart des travailleurs étant venue de différentes localités du pays. Il y avait, ensuite, la prime de lait qui avait été accordée aux travailleurs en seconde position et en dernier point, il s’agissait de la prime de panier. «Ceux qui ont eu la chance de voir une application sur leur bulletin ont constaté ensuite que ç'a été barré», a affirmé Dominique Bayala.
Toutefois, la goutte d’eau qui a fait déborder le vase et qui a suscité cette nouvelle fronde reste le refus de la direction de renouveler le contrat de 105 travailleurs contractuels le samedi 20 juillet dernier. La direction aurait agi ainsi unilatéralement, contrairement aux textes, et cela, sans préavis, à entendre le porte-parole des travailleurs. Il n’en fallait pas plus pour mettre le feu aux poudres et dès le 22 juillet 2013, les travailleurs ont fait un sit-in devant la base de COLAS, installée à Wolokonto, à 23 kilomètres sur l’axe Banfora-Sindou. Ce 23 juillet 2013, la direction a donc haussé le ton aux environs de 12h avec des mises en demeure de 48h à compter du 22 juillet 2013. Passé ce délai, elle se verra dans l’obligation de procéder aux licenciements. 477 travailleurs sont concernés par ces lettres, et toujours selon Dominique Bayala, la direction estimerait illégal ce nouvel arrêt de travail.
Les travailleurs, qui n’étaient pas pressés de reprendre, affirmaient qu’ils voulaient éclaircir la situation avant toute reprise du travail. En attendant, certains cadres venus de pays étrangers s’employaient eux déjà à plier bagages.