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Journée pour l’élimination des violences à l’égard des femmes : message de la ministre en charge de la Femme
Publié le samedi 25 novembre 2017  |  RTB
8-Mars
© aOuaga.com par G.S
8-Mars : le comité d`organisation face à la presse
Mardi 28 février 2017. Ouagadougou. Le comité national d`organisation de la célébration du 8-Mars, Journée internationale de la femme, a animé une conférence de presse sur les préparatifs de ladite journée. Photo : Laure Zongo/Hien, ministre de la Femme, de la Solidarité nationale et de la Famille




Message de madame la ministre de la Femme, de la solidarité nationale et de la famille à l’occasion de la commémoration de la journée internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes (25 novembre 2017)

Femmes et filles du Burkina Faso,

Le 25 novembre de chaque année, le Burkina Faso à l’instar des autres pays du monde entier, commémore la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Cette célébration marque un tournant important dans l’histoire de la lutte des femmes pour la reconnaissance et le respect de leurs droits humains fondamentaux.

A cette occasion, je voudrais rendre un hommage mérité à nos mères, sœurs et filles, à toutes les femmes et à tous les hommes qui se sont illustrés dans la lutte pour une protection et promotion réelle des droits de la femme burkinabé.

En rappel, c’est en 1999 que l’Assemblée Générale des Nations-unies à travers sa résolution 54/134 du 17 décembre 1999 a proclamé le 25 novembre, journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, invitant ainsi, les gouvernements, les organisations internationales et les Organisations non gouvernementales à mener ce jour-là des actions de sensibilisation envers l’opinion sur la problématique. Cette journée a été consacrée en mémoire des sœurs Mirabal de la République Dominicaine qui furent assassinées en 1960 parce qu’elles militaient pour leurs droits. Elles devinrent dès lors, les symboles du combat pour éradiquer ce fléau.

Vaillantes Femmes et filles du Burkina Faso,

Pendant très longtemps, les violences faites aux femmes sont restées invisibles et impunies, parce qu’il était entre autres tacitement accordé au “chef de famille” des pouvoirs de décisions, y compris celui d’exercer des brimades contre sa femme et ses enfants. Aujourd’hui, de plus en plus, avec l’action concertée des acteurs étatiques et non étatiques des voix s’élèvent contre les violences faites aux femmes qui sont jugées comme des comportements inacceptables et intolérables. Cette action s’est traduite par la prise d’importantes mesures pour garantir la protection des femmes et des filles. Ainsi, de la ratification des textes internationaux de promotion et de protection des droits de la femme, en passant par l’adoption d’une loi spécifique contre les violences faites aux femmes, le Burkina Faso n’a ménagé aucun effort pour lutter contre les pratiques néfastes.

Des efforts continuent dans ce sens, en témoigne, le récent passage du Burkina à Genève pour la présentation du septième rapport de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discriminations à l’égard des femmes (CEDEF) qui rend compte des progrès réalisés en matière de lutte contre les discriminations dans tous les domaines de la vie sociale. De cet exercice, on note qu’en matière de réduction des inégalités, des progrès sensibles ont été constatés au niveau des secteurs sociaux tels que l’éducation, la santé, l’accès à l’eau potable, l’accès des femmes à la justice et à l’égalité des droits dans les relations matrimoniales etc.

Femmes, filles et hommes du Burkina Faso,

En dépit des mesures prises par les autorités de notre pays pour mettre fin aux violences faites aux femmes, le phénomène perdure dans toutes nos régions. Récemment, l’opinion nationale en a été témoin avec les atteintes aux droits des femmes relayés dans la presse. En effet, les femmes et les filles sont souvent victimes de violences comme les coups et blessures volontaires, les viols, les rapts, les mariages précoces et forcés, le harcèlement sexuel, les mutilations génitales féminines, les accusations par allégation de sorcellerie etc.

La question des violences à l’égard des femmes constitue donc une réalité tant au niveau national que mondial. En effet, une femme sur trois dans le monde est victime de violence dans sa vie, souvent aux mains de quelqu’un qu’elle connaît, qu’elle aime et en qui elle a confiance. Au Burkina Faso, la situation n’est guère plus reluisante. A titre illustratif, selon l’enquête social institution gender index « sigi » 2016, les personnes ayant subi une agression quelconque l’année ayant précédé l’enquête sont de 19,1% de femmes contre 8,4% d’hommes. S’agissant des auteurs de violences quelconques contre leur conjoint, près de 20% des hommes enquêtés ont déclaré avoir commis une violence contre leur conjointe/partenaire au cours des 12 derniers mois. Chez les femmes, la valeur de cet indicateur est de 8%.

Dans la même lancée, les cas recueillis par les services sociaux en 2015, témoignent d’environ 248 femmes victimes de violences conjugales, contre 67 hommes ; 2194 femmes en conflit conjugal se sont adressées aux services sociaux, contre 814 hommes. Au niveau du Centre de prise en charge des victimes de violences basées sur le genre, en 2016, 110 victimes de violence ont été prises en charge.

Femmes et filles du Burkina Faso,

A l’occasion donc de la commémoration de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, il me parait opportun d’attirer l’attention de l’opinion publique pour un engagement de toutes et de tous dans ce noble combat. Nos actions en synergie doivent se focaliser non seulement sur la répression des auteurs, la prise en charge des victimes, mais aussi et surtout sur la prévention pour endiguer les causes profondes de ce problème qui tirent notamment sa source des pratiques discriminatoires et des normes sociales néfastes.

Le Gouvernement ne cesse de mener des actions en vue de réduire les inégalités profondément ancrées dans les rôles, les attitudes et normes sociales à travers la mise en œuvre de stratégies de prévention des violences. La stratégie nationale de promotion et de protection de la jeune fille 2017-2026, la Stratégie nationale de prévention et d’élimination de mariage d’enfants au Burkina Faso pour la période 2016-2025, le Plan stratégique national de promotion de l’élimination des Mutilations Génitales Féminines pour la période 2016-2020 sont entre autres exemples.

J’invite tout un chacun, les Organisations de la société civile, les partenaires techniques et financiers à persévérer dans ce sens, car les droits des femmes sont avant tout, des droits de l’Homme.

Femmes, filles et hommes du Burkina Faso,

Le 25 novembre 2017 s’amorce, par ailleurs avec les 16 jours d’activisme contre la violence faite aux femmes jusqu’au 10 décembre qui marque la journée des droits de l’homme. Cette année, le thème des 16 jours d’activisme porte sur : « Ne laisser personne de côté : mettre fin à la violence contre les femmes et les filles ». Ce thème vise à renforcer l’engagement de la campagne TOUS UNIS en faveur d’un monde exempt de violences pour toutes les femmes et les filles, tout en soutenant en premier lieu les personnes les plus défavorisées et marginalisées, y compris les réfugiés, les migrants, les minorités, les peuples autochtones et les populations affectées par des conflits et des catastrophes naturelles, entre autres.

Les 16 jours d’activisme contre la violence sera marquée au niveau du Ministère de la femme, de la solidarité nationale et de la famille par des activités de communication, des appuis aux femmes et filles victimes de violences en kits de dignité et la vulgarisation des textes juridiques.

Ensemble, mobilisons-nous pour cultiver un environnement protecteur où toutes les femmes et les filles pourront s’épanouir pleinement en tant que membre de la société.

Tous unis contre les violences faites aux femmes et aux filles !!!

Que Dieu bénisse le Burkina Faso !

Laure ZONGO/HIEN

Ministre de la femme, de la solidarité nationale et de la famille
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