Le Bureau national des évaluations environnementales (BUNEE), avec l’appui technique de la Commission néerlandaise de l’évaluation environnementale (CNEE) organise les 23 et 24 novembre 2017 à Ouagadougou, un atelier national de diagnostic du dispositif règlementaire encadrant les études d’impact environnemental et social
Le Burkina Faso disposera dès ce soir, des éléments nécessaires pour améliorer son dispositif réglementaire sur les études d’impacts environnemental et social des projets. En effet, une trentaine d’acteurs du domaine, d’ONG, d’industriels sont réunis depuis hier à Ouagadougou, à l’initiative du Bureau national des évaluations environnementales (BUNEE) autour d’un atelier de diagnostic du dispositif règlementaire des études d’impact environnemental. Il s’agira selon le directeur général du BUNEE, Tidjani Zougouri, de mettre à nue les forces et les faiblesses du système, grâce à la méthode de la cartographie des systèmes d’Etudes d’impact environnemental (EIE) mise au point par la Commission néerlandaise de l’évaluation environnementale (CNEE) et de proposer des éléments d’amélioration qui permettront d’accroître l’impact des EIE sur le développement durable. D’ores et déjà, il a relevé deux faiblesses majeures que sont la méconnaissance des textes et le manque de suivi environnemental des projets par les promoteurs. « Tout projet qui doit s’implanter doit faire l’objet d’une étude d’impact environnemental. Or, beaucoup de promoteurs nous disent qu’ils ne savaient pas qu’il fallait réaliser une étude pour leurs projets », a-t-il regretté. A ce niveau, il a estimé que c’est la faible vulgarisation des textes qui est en cause. S’agissant du deuxième problème, il a noté que le ‘’pays des Hommes intègres’’ applique le principe du pollueur-payeur. De ce fait, a-t-il soutenu, le suivi environnemental d’un projet est à la charge de son responsable. « Malheureusement, plusieurs promoteurs de projets affirment ignorer cette disposition », a-t-il déploré. Au regard de cela, il a déclaré que cet atelier qui se tient avec l’appui technique de la CNEE permettra aux responsables de projets et ceux des études, d’accorder leurs violons, de corriger les manquements et de répondre à certaines attentes sur le plan international.
Prendre des décisions éclairées
Pour sa part, le ministre de l’Environnement, de l’Economie verte et du Changement climatique, Batio Nestor Bassière, a estimé que cet atelier est capital car a-t-il dit, l’environnement est une richesse incommensurable pour le Burkina Faso et tout projet de développement devrait en tenir compte. « Cette rencontre était nécessaire car elle permettra de dire si la législation en cours depuis 2015 est adaptée, si elle permet au BUNEE de donner un point de vue technique aux autorités. Ce, afin qu’elles prennent les décisions idoines et délivrent des avis de faisabilité qui respectent vraiment les canevas et les questions environnementales », a-t-il insisté. Aussi, il a souligné que son département attend les conclusions de la rencontre afin d’être à même de délivrer des avis de faisabilité éclairés aux promoteurs de projets. L’expert pour l’Afrique de l’Ouest à la CNEE, George Gooijer, s’est quant à lui, appesanti sur l’utilité des études d’impact environnemental et social dans les projets de développement pour éviter d’éventuelles conséquences néfastes. C’est pourquoi, à l’en croire, sa structure a été créée pour s’assurer de la disponibilité de l’expertise nécessaire là où il y a le besoin. « Depuis 1993, nous assistons des pays africains pour améliorer leur système d’évaluation environnementale et pour des cas spécifiques, nous menons des analyses de dossiers complexes des projets », a-t-il dévoilé. De ce fait, il a espéré que son expertise aidera le Burkina Faso à opérer un changement qualitatif dans son système.
Eliane SOME