De son vivant, Salif Diallo était aussi utile qu’encombrant. Trois mois après la disparition de cet homme qui l’avait aidé à se hisser au sommet de l’État, le président tente de combler le vide qu’il a laissé. Et veut en profiter pour réaffirmer son autorité.
Ce 24 août, à Ouagadougou, Roch Marc Christian Kaboré se tient debout face au cercueil, le visage serré. Étendu devant lui, le président de l’Assemblée nationale burkinabè, Salif Diallo, l’homme qui, avec d’autres, l’a aidé à se hisser au sommet de l’État et qui a succombé, cinq jours plus tôt, à un malaise foudroyant dans la chambre d’un palace parisien. Quand il a appris la nouvelle, le chef de l’État a immédiatement envoyé son avion à Paris pour que soit rapatrié le corps de celui qui fut, soixante années durant, un redoutable animal politique. Kaboré le sait : son mandat vient d’entrer dans une nouvelle phase. Le voici désormais réellement seul aux manettes, sans ce copilote aussi utile qu’encombrant qui avait contribué à tracer une grande partie de leur plan de vol commun.
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