La Justice n’en a pas encore fini avec Pascal Zaïda, Coordonnateur du Cadre d’expression démocratique (CED) et ses trois compagnons d’infortune accusés. En effet, le procès qui a commencé le 13 novembre dernier, s’est poursuivi le 20 novembre 2017 au Tribunal de grande instance de Ouagadougou. Pascal Zaïda et ses compères étaient à la barre pour la suite du procès. L’élément nouveau ce jour, est la comparution de 4 nouveaux témoins à décharge.
Hermann Tassembédo, Souleymane Zorgho, Mohamed Zoungrana, Honoré Tapsoba sont les témoins à décharge qui ont comparu le 20 novembre 2017. Chacun a raconté ce qu’il a vécu et ce qu’il a vu durant la fameuse matinée du 21 octobre dernier, date de la marche-meeting réprimée de Pascal Zaïda. Tous ont relevé que Pascal Zaïda n’a pas eu le temps de tenir sa marche-meeting et qu’il a été embarqué manu militari par les forces de sécurité. Donc, pour le conseil de Pascal Zaïda, « il n’y a pas eu manifestation le 21 octobre dernier ». Pour le procureur, le débat ne se pose pas à ce niveau. En effet, il estime qu’il s’agit de « démontrer si la manifestation est licite ou pas ». Sinon, « manifestation il y en a eu », selon lui. Les avocats, dans leurs plaidoiries, ont estimé que si les procès-verbaux qui ont servi à saisir le parquet sont nuls, donc la présidente doit tirer toutes les conséquences de droit y afférentes. Ils ont aussi fait remarquer qu’il faut traiter le dossier sur le plan du droit et non pas sur un plan politique. Tout compte fait, ils ont demandé la relaxe pure et simple du prévenu, pour infraction non constituée. A défaut, lui appliquer le sursis parce qu’il est un délinquant primaire. Le Tribunal a mis le dossier en délibéré pour le 27 novembre prochain. A cet effet, le conseil de Pascal Zaïda et autres a demandé la liberté provisoire de leurs clients, en entendant le délibéré. Cette demande a été rejetée par la présidente du Tribunal.
Pour rappel, Pascal Zaïda et trois de ses compagnons ont été embarqués par la police lorsqu’ils tentaient de tenir une marche-meeting au Rond-point des Nations unies le 21 octobre dernier, alors que celle-ci était interdite par les autorités communales.
Françoise DEMBELE