Mesdames et Messieurs,
Distingués industriels,
La journée de l’industrialisation de l’Afrique se célèbre le 20 novembre de chaque année et ce depuis sa proclamation par l’Assemblée Générale des Nations Unies en 1989. Le but de cette journée est d’apporter un réel soutien et de réaffirmer l’engagement de la communauté international en faveur du développement industriel en Afrique.
Notre pays a toujours honoré cette tradition.
Pour cette année qui consacre la 27ème édition de cette journée, le Gouvernement du Burkina Faso à l’instar des autres pays africains marque son attachement à cette célébration à travers le thème : « Développement industriel africain : une condition préalable pour une zone de libre-échange continentale(ZLEC) effective et durable ».
Mesdames et Messieurs,
La nécessité de l’industrialisation de l’Afrique est plus que jamais reconnue de façon unanime par la communauté internationale.
Dans ce sens, l’Agenda 2030 pour le développement durable(ODD) et l’Agenda 2063 de l’Union africaine (UA) reconnaissent également le rôle primordial de l’industrialisation en Afrique, notamment à travers l’ODD 9 qui vise à « bâtir une infrastructure résiliente, promouvoir une industrialisation durable qui profite à tous et encourage l’innovation ».
Aussi, la journée de l’industrialisation de cette année s’inscrit dans la logique de l’opérationnalisation de la Troisième Décennie pour le Développement Industriel de l’Afrique débutée en 2016. C’est donc dire toute l’importance de la célébration de cette édition de la Journée de l’Industrialisation de l’Afrique.
Le thème choisi est autant révélateur que symbolique. En effet, la nécessité pour l’Afrique d’aller vers une transformation de son économie tout en se fondant sur une zone de libre-échange n’est plus à démontrer. La zone de libre échange est l’instrument par excellence qui soutient la diversification et la modernisation des structures de production, la libre circulation des hommes et des investissements, les régimes de facilitation, l’accès au marché, une meilleure allocation des ressources et l’inclusion. La ZLEC dont dispose l’Afrique regorge un marché intégré élargi de 54 pays et d’environ 1 milliard de personnes et un produit intérieur brut (PIB) combiné de plus de 3,4 billions de dollars US.
Le continent africain, malgré les efforts et les stratégies mises en œuvre par différents Gouvernements, demeure la région la moins industrialisée avec seulement 1.6% de part dans la valeur ajoutée manufacturière mondiale contre 44.6% dans la région de l’Asie et du Pacifique. C’est donc fort de ce constat et aussi dans la volonté de redynamiser les stratégies de développement en Afrique, que l’Union africaine (UA) dans le cadre de l’Agenda 2063 a lancé en 2015 le marché unique pour l’Afrique.
Pour devenir une réalité, cette Zone de Libre Echange Continentale doit s’appuyer sur une industrialisation cohérente rapide et robuste au niveau des pays. A cet effet, au niveau des entreprises et des industries exploitant les opportunités de production à grande échelle, le développement des chaines de valeurs ainsi que les meilleures allocations des ressources, est impérative. Aussi, pour que la Zone de Libre Echange Continentale puisse satisfaire l’industrialisation de l’Afrique, il est nécessaire de procéder à des ajustements politiques majeurs afin de créer l’environnement le plus propice, y compris les promotions régionales et sous régionales pour faciliter la participation du continent dans la chaîne de valeur global.
Mesdames et Messieurs,
Le Gouvernement du Burkina Faso est entièrement conscient du rôle que doit jouer l’industrialisation dans le développement de notre pays. Il salut d’ailleurs et félicite tous les acteurs du monde industriel pour les progrès déjà réalisés dans le secteur tout en reconnaissant les défis qui doivent encore être relevés et les efforts qui doivent être déployé pour ce secteur.
C’est pourquoi, notre pays, en se dotant du PNDES, s’est inspiré de l’agenda 2063 de l’UA et des ODD en vue d’être en phase avec le développement industriel intégré de l’Afrique. En ce sens, le PNDES en son axe3 sur les « secteurs porteurs pour l’économie » consacre le développement industriel comme condition ultime de la transformation structurelle de notre économie.
Le PNDES envisage opérer d’importantes réformes et investissements structurants en faveur du secteur industriel pour faire passer la part de l’industrie manufacturière dans le PIB de 6,60% en 2015 à 12% d’ici à 2020 ainsi que le taux de transformation des produits agricoles de 12% à 25% sur la même période.
Pour réaliser cette ambition, plusieurs projets et reformes sont prévues pour briser les principales contraintes du secteur privé en général et celles du secteur industriel en particulier, dans une perspective d’accroitre sa compétitivité. A ce titre, on peut citer entres autres :
la relecture du code des investissements pour le rendre plus attractif ;
le renforcement des capacités d’intervention du Bureau de Restructuration et de Mise à Niveau pour accompagner davantage les unités industrielles en difficultés ;
l’adoption d’une loi portant loi d’orientation de promotion des PME le 27 avril 2017 et d’un décret portant charte des PME au Burkina Faso le 06 septembre 2017 ;
l’adoption le 27 avril 2017 de la loi portant sur l’organisation de la concurrence au Burkina Faso ;
l’intensification des opérations de contrôles économiques pour lutter contre la fraude et la concurrence déloyale ;
la formulation en cours d’un programme national d’aménagement des zones industrielles dont la mise en œuvre pourrait se faire sous forme de Partenariat-Public-Privé dans une perspective d’accroitre quantitativement et qualitativement l’offre des parcelles à usage industriel ;
la mise en œuvre du projet de pépinières, incubateurs et hôtels d’entreprises dans le secteur agro-alimentaire ;
la mise en œuvre du Programme de coopération technique entre notre pays et l’ONUDI, récemment aligné sur les orientations du PNDES dont la table ronde des bailleurs fonds se tiendra dans les semaines à venir ;
la mise en œuvre d’importants projets pour accroitre l’offre énergétique à travers notamment la construction de plusieurs centrales solaires, le renforcement du parc de centrales thermiques existant, la création d’interconnexion avec le Ghana et le Nigeria ;
la formation d’une masse critique de mains d’œuvre qualifiée pour le secteur privé et industriel à travers notamment la construction et l’équipement de centres de formation professionnelle.
Mesdames et Messieurs,
Pour clore mon propos, je voudrais que cette journée puisse servir de tremplin pour nous permettre de réfléchir davantage sur les meilleures stratégies à adopter afin de promouvoir notre secteur industriel.
Sur ce, je souhaite à toutes et à tous une excellente célébration de la Journée de l’Industrialisation de l’Afrique 2017.
Je vous remercie !