Il n’avait plus dit un mot depuis qu’il a perdu le pouvoir pendant les chaudes journées des 30 et 31 octobre 2014 ; des événements qui l’avaient conduit à se réfugier en terre d’Eburnie. Accusé à tort ou à raison d’avoir été de connivence avec les groupes terroristes qui écument la bande sahélo-saharienne, l’ancien président du Faso Blaise Compaoré est sorti de sa réserve : dans un communiqué, il nie toute responsabilité y relative et explique avoir brisé exceptionnellement le silence et être sorti de son devoir de réserve pour condamner ces allégations, qui ne seraient que la marque d’une très grave irresponsabilité. Lisez plutôt !
Depuis que j'ai quitté le pouvoir, j’ai observé un devoir de réserve absolu. Cependant, je reste très attentif à l’actualité de mon pays. J'ai souffert lorsqu'il a été l'objet d'attaques terroristes qui ont occasionné de nombreuses pertes en vies humaines.
Le peuple burkinabè sait que la sauvegarde de sa sécurité a toujours été ma préoccupation primordiale et il sait que je demeure de cœur et d'esprit à ses côtés, spécialement dans l'épreuve.
En matière de terrorisme, la polémique et la division partisane n'ont pas de sens. L'union sacrée est plus qu’un impératif. C’est une exigence absolue. Je salue à cet égard les efforts effectués par mon successeur, démocratiquement élu, le Président Roch Marc Christian Kaboré, que je respecte. Il s'investit, avec le gouvernement, les Forces de Défense et de Sécurité, sans concession et en synergie avec les chefs d’Etat de la sous-région et des Nations unies, dans la lutte contre le terrorisme.
Cependant, je ne peux accepter de lire ces derniers temps, sous certaines signatures irresponsables et dévoyées par un combat politique dépassé, que j'aurais pu avoir des liens coupables avec les terroristes d'Al-Qaïda au Maghreb Islamique, lesquels justifieraient en réaction les attaques subies par mon pays.
Cela est odieux, scandaleux, abject. Et chacun comprendra que cela nécessite qu'aujourd'hui je brise exceptionnellement le silence et que je sorte de mon devoir de réserve pour condamner fermement des allégations formulées avec légèreté qui ne sont que la marque d’une très grave irresponsabilité.
La communauté internationale sait que mon action dans cette région ultra-sensible du Sahel et du Sahara a toujours consisté à rechercher la paix par la médiation et le dialogue - faits et actes reconnus, salués partout et par tous -.
Protéger mon pays de l'insécurité et des attaques terroristes, tel fut mon devoir. Je crois l’avoir accompli avec un sens élevé de l’Etat et dans l’intérêt majeur du peuple burkinabè.
Président Blaise Compaoré