Randgold vient de présenter ses résultats pour le troisième trimestre 2017. Ils sont moins bons que ceux du deuxième trimestre, mais la compagnie aurifère espère atteindre ses objectifs de production prévue pour l’année en cours. De passage à Paris en début de semaine, le directeur exécutif de Randgold, Mark Bristow, a réaffirmé son ambition de devenir un acteur majeur du métal jaune dans certains pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique Centrale.
Cela fait 20 ans que Rangold Resources exploite l’or au Mali, son premier pays d’implantation en Afrique de l’Ouest. L’année dernière, un contentieux a opposé le groupe à l’administration fiscale. Un bras de fer qui est allé jusqu’à la fermeture des bureaux de la compagnie à Bamako, rouverts après le versement de 15 milliards de francs CFA, soit plus de 20 millions d'euros, en octobre 2016. Le patron de Randgold condamne le procédé. Mark Bristow : « Nous ne sommes pas prêts à négocier un texte. Nous respectons la loi et nous comprenons la loi et nous payons selon la loi. Mais si nous n’avons pas respecté la loi, alors l'administration devrait nous le démontrer et ensuite nous payons ce qui est dû. »
Mais certains pays, comme le Congo-Kinshasa, reprochent à des multinationales de minorer leurs résultats, afin de payer moins de taxes : « C'est correct. Particulièrement dans l'industrie minière. Beaucoup de compagnies font de grandes campagnes de promotion. Quand on les écoute, on pense qu'elles font beaucoup d'argent. Mais les retombées aux gouvernements sont inférieures à ce à quoi on pouvait s’attendre. En fait, pour ce qui est de l’or, il n'est pas rentable, sauf pour très peu d'entreprises. Randgold est rentable, donc il paie des bénéfices. De nombreuses sociétés d'or en Afrique ne paient aucun profit. »
Mark Bristow prône un partenariat transparent entre multinationales et gouvernements. Il affirme que lorsque sa compagnie arrive dans un pays, c’est pour y rester le plus longtemps possible : « Nous ne voulons pas rapatrier l’argent que nous gagnons au Mali, nous voulons le réinvestir. Nous avons déjà payé des milliards de dollars au Mali sans en rapatrier autant, parce que nous y avons réinvesti nos bénéfices. Ce que je demande au gouvernement malien, c’est de me donner plus d’opportunités d’investir. C'est la même chose en Côte d'Ivoire. »
La Côte d’Ivoire où Randgold exploite la mine de Tongo, dans le nord du pays, et vient de découvrir une minéralisation de plus de 50 km à Boundiali, dans la même région. Randgold, qui détient déjà le permis d’exploitation de cette mine, dénonce le développement de l’orpaillage illicite et clandestin, sous la couverture parfois de responsables politiques : « Les mineurs illégaux sont dangereux. Et certains sont soutenus par certaines autorités. Ce n'est pas correct, parce que ces mineurs illégaux prennent des actifs nationaux, alors qu’avec notre activité, nous payons des taxes et nous employons des gens. »
Le groupe Randgold Resources compte aujourd’hui 15 000 salariés à travers l’Afrique.
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