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Extradition de l’ancien président Blaise Compaoré : Un bloc d’ex-députés sur le dossier
Publié le vendredi 17 novembre 2017  |  Sidwaya
Plaidoyer
© Le Pays par DR
Plaidoyer pour le retour de Blaise Compaoré au Burkina : Des OSC dénoncent une tentative de déstabilisation




Un groupe d’anciens parlementaires burkinabè a animé, le jeudi 16 novembre 2017, une conférence de presse à Ouagadougou. A l’occasion, le groupe a annoncé la création d’une association dénommée Groupe de pression pour l’extradition et le jugement de Blaise Compaoré et autres (GPEJ-BCA).

Le paysage des organisations de la société civile au Burkina Faso s’est agrandi avec la naissance d’une nouvelle association. Une dizaine d’anciens députés burkinabè a annoncé, au cours d’une conférence de presse, hier jeudi 16 novembre 2017 dans la capitale du pays des Hommes intègres, la création du Groupe de pression pour l’extradition et le jugement de Blaise Compaoré et autres (GPEJ-BCA). A l’occasion, le groupe a décliné les raisons qui ont conduit les parlementaires à s’unir. Pour Janvier Mado Samboué qui assure provisoirement la présidence du GPEJ-BCA, les motivations profondes de la formation d’une telle structure se situent dans la lenteur de la justice dans le traitement des dossiers de l’insurrection populaire d’octobre 2014, du putsch manqué de septembre 2015 et des manœuvres judiciaires visant à soustraire l’ancien président du Faso, Blaise Compaoré, du jugement. Il en veut pour preuve le non-lieu annoncé publiquement par le Procureur de la Haute cour de justice ainsi que les «tripatouillages» ayant conduit à l’annulation des mandats d’arrêt contre l’ex-chef d’Etat. Le président du GPEJ-BCA a en plus relevé l’impatience du peuple de faire la lumière sur tous les dossiers de crimes de sang et économiques. «L’épurement des dossiers emblématiques comme ceux de Thomas Sankara, Norbert Zongo, Dabo Boukary et Salifou Nébié est une condition sine qua non pour l’apaisement du climat social», a-t-il souligné. Le groupe de pression s’est par ailleurs insurgé contre ce qu’il qualifie de réveil brutal des partis et mouvements chassés du pouvoir par l’insurrection. «Ces structures réclament, sans dire comment, le retour triomphal de Blaise Compaoré et de tous ceux qui se sont librement expatriés pour se soustraire de la justice et du devoir de recevabilité à notre peuple», a-t- il martelé. Puis de rappeler à ces partis politiques et individus jouant aux victimes qu’ils ont fait publiquement leur mea-culpa au lendemain de l’insurrection.

Des autorités à interpeller

Le GPEJ-BCA dispose-t-il de textes de fonctionnement ? Quelles seront les actions concrètes sur le terrain ? Sera-t-il prêt à demander l’extradition de l’ancien ministre Yacouba Issac Zida ou à se joindre aux structures comme le Mouvement burkinabè des droits de l’Homme et des peuples (MBDHP) pour la lutte contre l’impunité ? A cette série de questions des journalistes, le Dr Emile Pargui Paré, l’un des fondateurs du Groupe de pression pour l’extradition et le jugement de Blaise Compaoré et autres, a indiqué que la structure n’est qu’à ses débuts. «Le groupe tire sa légitimité de son manifeste de création. Il est ouvert à toute personne désireuse d’y adhérer.

C’est ensemble que nous allons adopter les textes de fonctionnement qui vous seront communiqués par la suite», a-t-il expliqué. Le député Paré a relevé l’absence d’interpellation de l’ancien Premier ministre par la justice burkinabè. Toutefois il a déclaré qu’avant de demander à M. Zida de répondre devant la justice, il faut plutôt se tourner vers la Côte d’Ivoire. «Blaise Compaoré est juste à côté. Même à dos d’âne nous pouvons aller le chercher», a-t-il ironisé. En ce qui concerne les actions, Emile Pargui Paré a rassuré que le groupe de pression va se faire entendre avec l’arrivée prochaine du président français Emmanuel Macron. «La France a organisé la fuite de Blaise Compaoré et des membres de son clan. Nous allons aussi interpeller les présidents français et ivoirien ainsi que le président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro. Des démarches seront aussi entreprises au niveau national en direction de la justice, de l’Assemblée nationale et de la présidence du Faso », a-t-il souligné. M. Paré a en outre noté la disponibilité du GPEJ-BCA à accompagner le MBDHP et autres structures dans la lutte contre l’impunité. «Nous allons, dans les jours à venir, les rencontrer pour leur expliquer les objectifs de notre groupe», a-t-il déclaré.

Abdoulaye BALBONE
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