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Pr Serge Théophile Balima: "Il faut apprendre à vivre avec les réseaux sociaux"
Publié le vendredi 17 novembre 2017  |  Sidwaya
9e
© aOuaga.com par A.O
9e Edition des Universités Africaines de la Communication (UACO)
Jeudi 21 novembre 2013. Ouagadougou (Hotel Azalai Independence). Début des activités de la 9e Edition des Universités Africaines de la Communication (UACO). Ph : Le Professeur Balima




Le président du conseil scientifique des Xes UACO, Pr Serge Théophile Balima, a ouvert les panels par une communication introductive sur le thème de l’évènement : « Médias sociaux et formation des opinions en Afrique », le jeudi 16 novembre 2017, à Ouagadougou.

Les Xes Universités africaines de la communication de Ouagadougou (UACO,) débutées hier jeudi 16 novembre 2017, à Ouagadougou s’articulent autour de panels. Le ton de ces panels a été donné, hier jeudi 16 novembre 2017, à Ouagadougou. En effet, le président du conseil scientifique des UACO 2017, Pr Serge Théophile Balima, a livré une communication introductive sur le thème central : « Médias sociaux et formation des opinions en Afrique». Selon lui, les contemporains du XXIe siècle vivent dans un nouveau monde grâce à la vulgarisation des réseaux sociaux. « Les médias sociaux englobent toutes les technologies qui permettent de placer l’internaute au centre des processus de création et de partage des informations à travers un lien social établi », a-t-il précisé. Pr Serge Théophile Balima a répondu à trois interrogations majeurs, à savoir « Pourquoi sommes-nous entrés dans un nouveau monde avec les réseaux sociaux ? », « Qu’est-ce que l’opinion publique dans ce nouveau monde ? » et « Quelle portée réelle des réseaux sociaux dans la formation des opinions en Afrique ?». Concernant la première interrogation, Serge Théophile Balima a estimé que dans l’ancien monde, le journaliste détenait «l’exclusivité » de la production d’informations alors que dans le nouveau monde, l’information est « partialisée, archivable, multimédias, consultable à volonté et accessible sur des supports diversifiés». Ce qui crée, de son avis, un contexte de surplus d’informations qui peut « tuer ou empoisonner » la démocratie par la désinformation et les contenus illicites. S’agissant de la deuxième préoccupation, le conférencier a indiqué que l’opinion publique est « l’ensemble des convictions, des valeurs, des préjugés, des croyances de la population d’une société donnée à un moment donné sur une question d’importance précise. ». L’opinion publique, a-t-il ajouté, peut être influencée de nos jours par les médias sociaux qui sont devenus des relais informels où se forment des groupes de pression, des leaders d’opinions «parfois masqués». Ces groupes, a-t-il souligné, bénéficiant d’un certain crédit auprès des foules, des leaders d’opinions et des syndicats, sont des intermédiaires entre les citoyens et les dirigeants africains dont la crédibilité est jugée «insuffisante. En termes de portée sur la formation des opinions, Serge Théophile Balima a laissé entendre que les médias sociaux jouent une fonction « D’agenda setting » car, a-t-il expliqué, la hiérarchie des priorités définie par les médias devient la priorité des citoyens dans leurs échanges de la vie quotidienne et des sujets préoccupants pour eux. Et si l’on s’inscrit dans cette logique, à ses dires, les sujets traités sur les réseaux sociaux peuvent devenir des sujets de préoccupation pour l’ensemble des citoyens. « Même si les réseaux sociaux ne nous disent pas à quoi il faut penser, on peut dire au moins qu’ils nous entrainent à quoi il faut penser », a déclaré M. Balima. Les réseaux sociaux, a-t-il soutenu, interviennent dans l’espace social en réprimant la diversité des opinions. Serge Théophile Balima a, en outre, souligné qu’il sera très difficile de réguler les réseaux sociaux et que par conséquent il nous faut apprendre à vivre avec leurs avantages et inconvénients. Lors des échanges, des participants ont proposé, entre autres, que les autorités initient des formations à l’endroit des jeunes sur l’utilisation des médias sociaux. Si certains ont préconisé la mise en place d’un système de régulation et de filtrage des informations qui y sont diffusées, d’autres ont applaudi l’expansion des médias sociaux qui est, selon eux, une aubaine pour l’ancrage de la démocratie.


Yssouf SANA
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